Unité 4 : Immigration
Chapitre 1 : Le MS St. Louis
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St. Louis – Sol MessingerVoici les faitsLe périple du St. LouisPendant les années 1930, la population juive avait encore la possibilité de quitter l’Allemagne, mais quel pays accepterait de l’accueillir ? Le St. Louis était un navire allemand qui a transporté 930 réfugiés juifs de l’Allemagne nazie vers Cuba. Lorsque le navire a quitté le port de Hambourg le 13 mai 1939, tous ses passagers réfugiés détenaient des certificats de débarquement légitimes pour Cuba. “Le St. Louis était un navire allemand qui a transporté 930 réfugiés juifs de l’Allemagne nazie vers Cuba. “Crédit photo : Le Congrès juif canadien Voici une photo du MS St. Louis au port de La Havane, à Cuba. Est-ce que les bateaux qui l’entourent sont là pour accueillir les réfugiés? Poursuivez votre lecture pour le savoir. Pendant le périple de deux semaines du navire vers La Havane, le gouvernement cubain pro-fasciste a invalidé les certificats de débarquement. Lorsque le St. Louis est arrivé à La Havane le 27 mai, seulement 22 des réfugiés juifs ont été admis au pays. L’entrée aux États-Unis a également été refusée aux autres réfugiés. Le St. Louis était à deux jours du port de Halifax quand Ottawa, sous la pression de certains hauts fonctionnaires, a refusé d’accorder l’asile aux familles juives. Le 6 juin, le navire a été forcé de remettre le cap sur l’Europe avant d’épuiser ses provisions d’eau et de nourriture. Pendant le trajet vers Anvers, plusieurs pays européens ont accepté d’accueillir les réfugiés (287 en Grande-Bretagne; 214 en Belgique; 224 en France; 181 aux Pays-Bas). Ceux qui sont allés en Belgique, en France et aux Pays-Bas ont rapidement été capturés par les armées d’Hitler qui envahissaient l’Europe occidentale, et ils ont péri quand les nazis ont mis en œuvre la Solution finale. Où était le Canada pendant tout cela?ArtéfactsAréifact 1 › Voici une description tirée d’un livre de renom sur l’histoire des années 1930.ook about the history of the 1930s.Aucune des banques à charte, sociétés de fiducie ou compagnies d’assurance de la ville [Winnipeg, années 1920 à 1930] n’était disposée à engager sciemment des Juifs, et les chances d’emploi de ceux qui avaient un nom de famille ukrainien ou polonais étaient quasi-nulles, à moins qu’ils soient disposés à effectuer de durs travaux manuels. Les entreprises pétrolières, les banques, les sociétés hypothécaires, les entreprises de services financiers, les courtiers, ainsi que la majorité des sociétés de vente au détail et des compagnies marchandes, à l’exception de la Compagnie de la Baie d’Hudson, discriminaient contre tous les non-Anglo-Saxons… L’ordre social et racial était bien défini au sein de notre société. Au sommet, confortablement installés, trônaient les Anglo-Saxons, fiers de leurs origines et imprégnés de préjugés contre tous les autres. Au bas, on retrouvait les Juifs, que la plupart du monde discriminait. Au milieu se trouvaient les Slaves et les Allemands. Vers le milieu des années 1930, le discours d’Hitler avait profondément conditionné les Allemands, qui discriminaient les Ukrainiens, les Polonais et les Juifs. ~James H. Gray, The Winter Years. [autobiographie] Toronto, Macmillan, 1966, pp. 127, 133. ACTION 1ThinkLes préjugés au CanadaCes préjugés se limitaient-ils à Winnipeg? Étudiez l’extrait reproduit ci-dessus et tirez vos propres conclusions. ArtifactsVoici deux citations de F.C. Blair, Directeur de la Division d’immigration du ministère des Mines et Ressources, 1938, qui conseillait le gouvernement en matière de politiques. Artéfact 1 ›Depuis le début de la guerre, plusieurs groupes et individus déploient des efforts pour aider les réfugiés à entrer au Canada, mais nous luttons depuis le début pour nous protéger contre ces personnes apatrides et sans passeport, car certaines d’entre elles sont susceptibles de s’échouer et, lorsqu’elles seront à la charge de l’État, nous devrons les garder au pays pour le reste de leurs jours. ~Site Web du Conseil canadien des réfugiés http://ccrweb.ca/en/hundred-years-immigration-canada-1900-1999 Artéfact 2 ›Les pressions exercées par les Juifs pour entrer au Canada n’ont jamais été aussi fortes, et je suis heureux d’ajouter qu’après 35 ans d’expérience, ces pressions sont mieux contrôlés que jamais. ~Frederick Blair, principal bureaucrate du Canada en matière d’immigration, A People’s History of Canada, Volume Two, p. 175 M. Blair a fait passer de 5 000 $ à 15 000 $ le montant d’argent que les immigrants devaient posséder pour entrer au Canada. De plus, les immigrants devaient prouver qu’ils étaient des agriculteurs, ce qui, comme l’espérait M. Blair, éliminerait les demandeurs juifs, dont la majorité provenait de villes. M. Blair suivait à la lettre les règles relatives à l’immigration — il a en fait rédigé plusieurs d’entre elles—puis se vantait de ce qu’il considérait comme sa grande réussite : empêcher les Juifs d’entrer au pays. ACTION 2DoRéfugiés juifsQu’est-ce que le tableau suivant exprime au sujet des propos de M. Blair?
A. Certains groupes et organismes du Canada ont protesté, mais leurs voix n’ont pas été entendues. Pourquoi n’ont-ils pas réussi à convaincre le gouvernement de modifier ses politiques? B. Saviez-vous que le capitaine du St. Louis, Gustav Schroeder, a insisté pour que les passagers soient traités avec respect, malgré sa loyauté envers l’état allemand?
Capitaine Gustav Schroeder du MS St. Louis, 1939Crédit : Le Congrès juif canadien C. Pendant et après la guerre, il a lutté pour sa survie. Les familles reconnaissantes des survivants du St. Louis l’ont aidé, ainsi que sa famille, après la guerre. En 1957, le gouvernement de l’Allemagne de l’Ouest a honoré M. Schroeder pour avoir sauvé la vie de Juifs. L’État d’Israël lui a conféré l’honneur de « Juste parmi les Nations » en mars 1993 à titre posthume, celui-ci étant décédé en 1959. Devrions-nous rendre hommage à ceux qui ont, dans le passé, posé des gestes pour le mieux-être de l’humanité? Que pouvez-vous faire pour notre mieux-être? Excuses pour les torts du passé7 novembre, 2018–Chambre des communesLe premier ministre Trudeau a offert des excuses pour le refus des refugiés du St. Louis et pour l’antisémitisme du gouvernment canadien. En 2006, le nouveau gouvernement conservateur a modifié une politique de longue date relative à la présentation d’excuses pour les torts du passé.
Le Programme de reconnaissance historique pour les communautésParmi ses initiatives, le gouvernement du Canada a instauré le programme de reconnaissance historique pour les communautés. Conçu à l’attention des collectivités canadiennes touchées par les restrictions en matière d’immigration et les mesures de guerre, ce programme souligne les épisodes déplaisants de l’histoire canadienne de manières pertinentes pour les collectivités concernées. Citons notamment la communauté sino-canadienne pour la politique d’imposition de la taxe d’entrée. (Voir la section IV.4 de Parlez et agissez, intitulée L’immigration chinoise). Le cas du Komagata Maru, un navire qui transportait 376 Indiens au Canada en 1914 et qui s’est vu refuser l’accès en raison de la politique d’immigration discriminatoire en vigueur à l’époque, représente un autre événement lié à l’immigration. À leur retour en Inde, au moins 20 des personnes à bord du navire ont été tuées par les troupes britanniques. Cet incident est depuis longtemps une source de griefs pour la communauté indo-canadienne. (Voir la section III.2 de Parlez et agissez, intitulée L’incident du Komagata Maru) Des fonds ont aussi été offerts pour commémorer l’incident du St. Louis, ainsi que d’autres événements antérieurs considérés comme ayant causé du tort à des groupes d’immigrants canadiens.
Une ironie cruelleEn fait le Canada a admis des réfugiés juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale —il s’agissait de 2 500 « étrangers ennemis potentiellement dangereux », tous des hommes, qui avaient été internés par la Grande-Bretagne. Ils ont été logés dans des camps de haute sécurité au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick. En 1945, ils ont été re-catégorisés à titre de « réfugiés internés (étrangers amis) ». En tout, 972 d’entre eux ont accepté l’offre de devenir citoyens canadiens. Plusieurs ont ensuite bâti une carrière remarquable dans les professions libérales, le milieu universitaire et les arts. Pour aller plus loinExaminez les mémentos portant sur le St. Louis qui sont conservés au United States Holocaust Memorial Museum. Vous y trouverez de l’information sur chaque passager et d’autres renseignements. Quand le Canada a dit non est un DVD qui faisait partie du Programme de reconnaissance historique pour les communautés du gouvernement fédéral concernant cette tragédie (décrite ci-dessus). Communiquez avec B’nai Brith, Canada pour en obtenir un exemplaire gratuit. L’internement des réfugiés juifs au Canada 1940-43 est une exposition en ligne du Vancouver Holocaust Education Centre se penchant sur la vie des réfugiés qui, cruelle ironie, ont été admis au Canada – en tant qu’ennemis. Every effort has been made to gain permission from copyright holders to reproduce borrowed material. The publishers apologize for any errors and will be pleased to rectify them in subsequent reprints and website programming Outils éducatifsAutres chapitres sur Immigration : |
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