Unité 4 : Immigration
Chapitre 4: L’immigration chinoise
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Dr. Joseph Wong parle de la taxe d’entréeSur cette page, vous aurez l’occasion de réfléchir à la notion d’exclusion et, en examinant une chronologie, de vous familiariser avec les préjugés et la discrimination envers les immigrants chinois depuis la fin du 19e siècle. Vous formulerez votre opinion en examinant la façon dont le gouvernement pourrait réagir aux demandes visant à réparer les injustices, telle que la taxe d’entrée. Ceci s’est réellement produitEntre 1881 et 1885, près de 15 000 hommes furent recrutés en Chine pour venir au Canada et prendre part à la construction du chemin de fer Canadien Pacifique (CFCP). Dès que la construction du chemin de fer prit fin, les Chinois commencèrent à être considérés comme une menace à l’emploi des travailleurs canadiens. C’est pourquoi le gouvernement fédéral adopta des mesures pour restreindre l’immigration des Chinois au Canada. L’immigration chinoise au Canada a débuté en 1885, en réponse à la ruée vers l’or en Colombie-Britannique. Le premier projet de loi anti-chinois du gouvernement fédéral a été adopté en 1885, imposant une taxe d’entrée de 50 $ à chaque personne d’origine chinoise qui arrivait au pays. Aucun autre groupe ethnique n’a reçu un tel traitement. En 1903, la taxe d’entrée a été fixée à 500 $, ce qui a permis au gouvernement de recueillir plus de 23 millions de dollars auprès des immigrants d’origine chinoise. En dépit de cette mesure, Les immigrants chinois ont continué de venir au Canada. En 1923, le Parlement canadien a adopté la Loi de l’immigration chinoise (aussi appelée Loi sur l’exclusion des Chinois), qui interdisait à presque tous les immigrants chinois l’entrée au Canada. Lorsque cette loi a été abrogée en 1947, un grand nombre d’activistes ont réclamé des réparations au gouvernement fédéral. Depuis 1993, la Chambre des communes a témoigné de sa volonté de faire des offres pour indemniser certains membres de la communauté chinoise. Enfin, en 2006, le premier ministre Stephen Harper a présenté des excuses aux citoyens d’origine chinoise et offert de dédommager ceux qui ont été pénalisés par la taxe d’entrée. On estime à seulement 20 personnes les Canadiens d’origine chinoise encore vivants ayant payé la taxe d’entrée. Fait intéressant, la population d’origine chinoise a augmenté considérablement pendant les dernières décennies. Les Chinois se placent maintenant et ce, depuis quelques années en tête de liste du nombre d’immigrants venant au Canada.
ACTION 1DoCréation d’une chronologie visuelleChacun des événements décrits dans la chronologie a fait l’objet de reportages par les journalistes du pays. Choisissez un des événements et créez une illustration qui aurait pu paraître à la une d’un journal. Quel grand titre accompagnerait cette illustration? Vous pouvez présenter votre illustration sous forme d’une caricature politique. Une fois les illustrations terminées, la classe peut les disposer en ordre séquentiel pour créer une grande affiche ou une présentation PowerPoint. ACTION 2DoReportage sur des événementsVous devez préparer, à titre de journaliste, un reportage sur cet événement. Quels renseignements transmettriez-vous à vos lecteurs concernant l’expérience vécue par les immigrants chinois? Comment votre reportage répondrait-il aux cinq questions de base du journalisme? Qui? Quoi? Où? Quand et pourquoi? Comment cet événement relate-t-il une partie de l’histoire de l’immigration? Sous quel angle présenteriez-vous votre article? ACTION 3DoRéactions au récit sur l’immigration chinoiseTravaillez en groupes de trois, prenez note de vos réactions à l’égard d’un sujet ou d’un enjeu et tenez compte de l’opinion des autres. Partagez vos réponses avec deux autres personnes pour découvrir si leur opinion est comparable ou différente de la vôtre. › Questions à examiner
› Prenez une feuille de papier et pliez-la deux fois afin de créer quatre rectangles. Numérotez les espaces 1, 2, 3 et 4.
ACTION 4DoUne réaction personnelle à « l’exclusion »A. Terminez les énoncés suivants :te the following statements:
B. Travaillez en groupes pour partager vos réponses. Les questions suivantes peuvent guider votre discussion :
Comment le gouvernement devrait-il réagir aux injustices du passé?Concept clé › Réparation1a. Action de réparer quelque chose d’endommagée 1b. Action de réparer une faute commise 2. Dédommagement d’un préjudice par la personne qui en est responsable Source : Larousse Taxe d’entrée chinoise et Loi d’exclusion : aborder la question de réparationAprès l’abolition de la Loi de l’immigration chinoise en 1947, de nombreux activistes, y compris Wong Foon Sien, ont commencé à militer auprès du gouvernement fédéral afin d’obtenir réparation pour la taxe d’entrée. Mais il leur a fallu attendre près de 60 ans pour obtenir ces excuses. Pourquoi l’attente a-t-elle été aussi longue? Pendant les années 1980, plus de 4 000 personnes soumises à la taxe d’entrée se sont adressées au Conseil national des Canadiens chinois (CNCC) pour inscrire leur certificat d’identité lié à la taxe d’entrée. Une campagne de réparation a ensuite vu le jour, avec notamment des réunions de sensibilisation, une plus grande médiatisation de la question, des recherches, des publications et des présentations à de nombreuses collectivités. Bien que le premier ministre Brian Mulroney ait offert des compensations individuelles, une aile dans un musée et d’autres mesures, ces offres ont été rejetées d’emblée par les Canadiens d’origine chinoise. En 1993, le cabinet de Jean Chrétien a ouvertement refusé d’offrir des excuses ou des mesures de réparation. Le CNCC a persévéré en soulevant la question chaque fois qu’il le pouvait et présentant même une soumission à la Commission des droits de la personne des Nations Unies. En 2001, un tribunal ontarien a déclaré que le gouvernement canadien n’avait aucune obligation de dédommager les immigrants chinois pour la taxe d’entrée. Ce n’est qu’en 2003, quand Paul Martin a été nommé premier ministre, qu’on a ressenti un sentiment d’urgence, puisque seulement quelques dizaines de personnes qui avaient été soumises à la taxe d’entrée chinoise étaient encore en vie. Cette question est demeurée un sujet brûlant que les politiciens ont soulevé pendant les élections fédérales. Dans le cadre de la plateforme du parti conservateur, Stephen Harper a promis de travailler avec la communauté chinoise pour créer des mécanismes de réparation, promesse qu’il a respectée quand il a été élu en 2006. Il a déclaré : « Les Chinois canadiens ont un impact énorme sur notre pays. Ils y ont également apporté une contribution historique considérable malgré de nombreux obstacles … la communauté chinoise mérite des excuses pour la taxe d’entrée, ainsi qu’une mention appropriée et une indemnisation convenable ». 22 juin 2006—Chambre des communesEnfin, dans le cadre d’un discours prononcé à la Chambre des communes le 22 juin 2006, le premier ministre Stephen Harper a offert des excuses pour la taxe d’entrée. Dans son discours, M. Harper a dit : « Nous nous sentons tenus de réparer ce tort historique pour la simple raison qu’il est en notre devoir de le faire, ce que nous dicte l’esprit canadien. » Le gouvernement Harper a versé des montants symboliques aux personnes soumises à la taxe d’entrée qui étaient toujours vivantes, ainsi qu’aux conjoints des personnes décédées. Les survivants (ou leurs conjoints) ont reçu la somme approximative de 20 000 $. Seulement 20 Chinois canadiens qui avaient payé la dite taxe vivaient toujours en 2006. Des fonds ont aussi été consacrés à des projets communautaires visant à renseigner les Canadiens sur l’impact des mesures et des restrictions imposées pendant les guerres du passé. Lisez le discourse du premier Ministre Stephen Harper : https://www.canada.ca/fr/nouvelles/archive/2006/06/premier-ministre-harper-offre-excuses-chinoises-chinois.html Les déclarations des membres du Calgary Chinese Culture Centre nous disent comment les Chinois ont réagi aux excuses de M. Harper. Alex Louie, un vétéran chinois, a dit « Tout ce que j’ai toujours souhaité était que le gouvernement s’excuse pour rétablir les faits ». Une autre pionnière, Mary Mah, a déclaré : « La tristesse et les difficultés ne peuvent pas être effacées. Mais maintenant nous pouvons commencer à nous sentir, en vérité, comme des Canadiens. Je ne m’attendais pas à cela, et je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je me sens très canadienne. » Sachant que le gouvernement Harper a présenté des excuses et un dédommagement aux Chinois, nous devons néanmoins nous demander si des excuses sont suffisantes. (Voir Unité Trois : Chapitre Deux, Entrée refusée : L’incident du Komagata Maru, 1914). Pour être en mesure de lutter contre toutes les formes de racisme aujourd’hui, ne devons nous pas entretenir une mémoire des discriminations? On ne peut pas changer l’histoire, ni cicatriser la blessure des injustices du passé — ou est-ce possible? ACTION 5DoRédaction d’un exposé
Pour cette activité, vous aurez l’occasion de partager votre opinion à l’égard de la notion de réparation d’une injustice. Rédigez un exposé dans lequel vous appuyez ou dénoncez la volonté du gouvernement de reconnaitre la responsabilité de l’état canadien, de présenter des excuses officielles et de rectifier, d’une certaine façon, les torts commis par les gouvernements de la fin du 19e siècle et du début du 20e. › Tenez compte de l’un ou plusieurs des points suivants dans votre exposé :
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