Unité 5 : Action personnelle
Aperçu : L’Holocaust représenté par les arts
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Daniel Libeskind, architecte de renommée mondiale, discute l’importance des monuments et des mémoriaux qui commémorent les droits de la personneDans cette section, l’Holocauste peut être abordé par une étude des arts et de l’histoire de l’art, en observant comment les victimes ont utilisé les arts pour exprimer la résistance, le désespoir ou l’espoir. En observant ce que nous savons actuellement sur la vie dans les ghettos et les camps, vous pourriez aborder les œuvres en tant que faits historiques. Constatez la valeur de ces représentations artistiques en examinant et en observant les œuvres des victimes vivant dans les camps, les œuvres d’artistes qui commémorent l’Holocauste et leur interprétation au moyen de l’art contemporain par des élèves et des enseignants actuels La puissance de l’art de l’HolocausteL’art comme moyen d’échapper à la réalitéL’art, en tant que réaction ou acte de résistance aux éléments structuraux de la société, a joué de nombreuses fonctions qui n’ont pas toujours été documentées. La création d’œuvres d’art a permis aux artistes de combler le vide existentiel dans lequel ils étaient plongés en les reconnectant à leur créativité passée. L’art, en tant qu’acte de création, devenait un moyen de s’évader lors des longues heures d’oisiveté. L’art comme monnaie d’échangeLes œuvres d’art ont également joué un rôle fonctionnel dans les relations, comme monnaie d’échange ou pour le troc. Souvent, les administrateurs des camps demandaient aux artistes de faire des portraits à partir de photos ou les codétenus leur demandaient de peindre un membre de leur famille. Cet échange permettait parfois à l’artiste d’obtenir une meilleure nourriture ou même d’envoyer des messages par la poste à leurs proches.
L’art en tant que lien avec le monde extérieurL’art, qu’il soit produit ou échangé, a joué un rôle important pour les créateurs, leur permettant de se divertir et de tisser des liens, tout en accédant à une petite distraction et en obtenant parfois de petits gains matériels. Les actes de résistance de nombreux artistes visaient à rejoindre le monde extérieur et à informer les personnes se trouvant « de l’autre côté de la clôture » sur les conditions de vie dans les camps. Ces actes de résistance particulièrement courageux entraînaient souvent des conséquences désastreuses, comme ce fut le cas pour Karl Fleischman et Leo Haas, détenus dans le « ghetto modèle » nazi de Theresienstadt. À l’été 1944, les quartiers des artistes ont été fouillés avant une visite de la Croix-Rouge afin d’interdire la contrebande de tableaux représentant la réalité du camp. Les nazis cherchaient la source de la contrebande d’art qui montrait la terrible réalité de Theresienstadt au monde extérieur. M. Haas et M. Fleischman ont été interrogés et torturés, mais ils ont résolument refusé de révéler un seul renseignement à leurs tortionnaires, ce qui a mené à leur transfert au camp d’extermination d’Auschwitz, où Karl Fleischman est mort. Les deux artistes ont fait preuve d’un immense courage pour tenter de briser leur isolement en créant des œuvres qui faisaient contrepoids au discours public des nazis. Veuillez lire attentivement le texte du Dr Karel Fleischman, artiste et médecin interné à Theresienstadt :
Sujets et styles des œuvres d’artLa majorité des œuvres étaient petites et dépouillées. La plupart des tableaux et des dessins étaient réalistes et réalisés principalement à l’aquarelle, au charbon, à l’encre et au crayon, étant donné leur caractère pratique et leur disponibilité. Les observateurs de ces dessins et tableaux captivants sont invités à réfléchir à la représentation de l’artiste, au média utilisé et au sujet particulier, tout en gardant à l’esprit leur interprétation personnelle. L’œuvre en tant que document permet aux observateurs de saisir, au-delà des limites imposées par les mots et la langue, toute l’horreur de ces conditions abjectes créées par l’Homme. Au moment où nous observons ces œuvres, nous, en tant qu’observateurs et co-créateurs de sens, sommes témoins des conditions de détention horribles imposées à des dizaines de milliers de personnes et du non-respect absolu de leurs droits fondamentaux. « Chercher les poux » par Helga Weissova. Encre et aquarelle.Source : « Je n’ai jamais vu un autre papillon » “I never saw another butterfly” « Baraquements » par Eva Wollsteinerová. CrayonSource : « Je n’ai jamais vu un autre papillon » “I never saw another butterfly” PaysagesLe calme et le réconfort inspirés par les magnifiques paysages représentés par de nombreux artistes constituent une réinterprétation des alentours des camps et permettent de briser l’isolement. Montrant un sombre contraste avec les vastes étendues inspirant un sentiment de liberté et de paix au-delà du périmètre du camp, le tableau de Karl Schwesig intitulé Mont Canigou sous la neige représente les différents niveaux d’emprisonnement du corps, de l’esprit et de l’âme incarnés par les montagnes qui surplombent le camp St-Cyprien et ses clôtures de fils barbelés. Le « Neuvième fort », une œuvre saisissante réalisée par Esther Lurie montre le chemin vers la mort. Sa représentation idyllique de la magnifique route montre également, par effet de contraste, le chemin du meurtre et de la torture subie par plusieurs centaines de Juifs, y compris un grand nombre de jeunes enfants dans le ghetto de Kovno. Voici sa description bouleversante :
PortraitsL’art du portrait comprend un grand nombre d’œuvres d’art comme des dessins et des tableaux rescapés de la période de l’Holocauste. Les informations historiques inscrites sur des portraits choisis par l’artiste ou ayant fait l’objet d’une commande constituent une caractéristique unique de l’art de l’Holocauste. Ces informations historiques comprennent le nom de l’artiste et le nom du modèle et, ce qui est assez unique à cette période, le jour, le mois, l’année, l’emplacement et parfois même une dédicace. Une example est Portrait of Dr. Mautner par Malva Schaleck. Ces artistes ont laissé des témoignages à l’intention de l’observateur, du lecteur et de l’interprète, et cette personne, c’est vous. Nous sommes invités dans l’intimité sacrée des vies réduites au silence, ce qui nous impose un devoir de mémoire. Chacun de nous, à titre de lecteur et d’observateur, a la possibilité d’aller au-delà du texte et de l’image, et de pénétrer dans l’intimité des gens représentés dans ces albums historiques. Notes en bas de page
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