Outils éducatifs
Demandez-vous :
- Pourquoi portons nous des « ornières » quand vient le temps de juger les gens?
- Comment le stéréotype, sur lequel se fonde le préjugé, constitue une généralisation, un ensemble d’images mentales qui influencent notre rapport au réel?
- En quoi la discrimination, qui correspond à un comportement, est un acte induit par le préjugé?
Une discussion des jeunes noirs canadiens
S’il vous plaît, sélectionnez une des quatre vidéos en dessous. Elles étaient créées par FAST pour le premier programme éducatif, Choisissez votre voix, lancé en 2005.
Halte aux Stereotypes
Les Voix du Passé
Les Voix du Present
Choisissez Votre Voix
ACTION 1
Penser
Que voyez-vous?
Voyez-vous un vase ou deux visages qui se font face, les deux, ni un ni l’autre?
Quel est le sens de la phrase suivante?
« Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. »
Quelle leçon pouvons-nous tirer de cette parabole?
« Un policier voit un homme éméché cherchant quelque chose sous un lampadaire et lui demande ce -qu’il a perdu. L’homme lui répond qu’il a perdu ses clés et ils commencent à les chercher ensemble. Après quelques minutes, le policier demande à l’homme s’il est certain d’avoir perdu ses clés ici, et l’homme éméché lui répond que non, car il les a perdues dans le parc. Le policier lui demande alors pourquoi il cherche ici, et l’homme lui répond : « Ici, il y a de la lumière. »
Source : David H. Freedman (2010). Wrong: Why Experts Keep Failing Us. Londres : Little, Brown and Company.
Les trois tâches ci-dessous illustrent certains défis que nous devons surmonter lorsque nous essayons de comprendre le monde dans lequel nous vivons. Apprenez les conséquences négatives qui surviennent lorsque l’on traite les gens de façon inhumaine.
Au cours de l’histoire humaine, le processus ressemblait à ce qui suit pour de nombreuses personnes:
Préparez-vous à examiner certains fondements psychologiques, sociologiques et anthropologiques de ces gestes horribles. Ces fondements sont en fait les conséquences négatives d’un processus naturel qui commence avec des perceptions, puis qui passe de la pensée à l’acte.
Développement des perceptions au sujet de notre monde
Habituellement, nous donnons un sens aux choses en organisant les idées et l’information que nous avons grâce à notre capacité de développer des concepts : des constructions ou des catégories mentales que les humains traduisent en mots ou en phrases et qui donnent une « étiquette » à l’information regroupée. Les concepts sont des abstractions et représentent la réalité, mais il existe des exemples individuels de concept. L’organisation de nos expériences en regroupements appelés concepts nous permet de les gérer plus facilement. Pouvez-vous imaginer toute la confusion qui serait engendrée si nous n’étions pas en mesure de donner un sens au monde dans lequel nous vivons?
Par exemple, il pourrait y avoir plus de 7,5 millions de couleurs perceptibles, mais nous pouvons les gérer en les regroupant en une douzaine de catégories. (Bruner, J.S. (1973) Going Beyond the Information Given, New York: Norton,). Ainsi, les concepts nous donnent les catégories intellectuelles ou les verres à travers lesquels nous organisons notre monde et lui donnons un sens. Les processus d’organisation de la réalité en concepts mettent en jeu la réflexion et la communication à plusieurs niveaux.
La capacité à organiser les gens, les idées, les objets et les événements en concepts est importante dans le cadre de l’apprentissage. Le souvenir de la signification d’une idée ou d’un événement dure plus longtemps que le souvenir de l’événement lui-même. L’organisation du savoir en catégories ou en concepts facilite le stockage de ce savoir dans la mémoire à long terme. Et encore plus important pour les enseignants et les élèves, la compréhension conceptuelle facilite la récupération des connaissances dont nous avons besoin : il s’agit d’un système de classement mental.
Bien que les concepts soient un élément naturel de notre recherche de sens et qu’ils puissent être utiles dans le cas de l’organisation des couleurs (ou des odeurs ou des sons), ils peuvent nous causer des problèmes lorsqu’ils ne sont pas fondés sur des preuves ou des faits clairement établis. Si nos perceptions ne sont pas fondées sur la réalité et si elles nuisent aux autres ou si elles nous nuisent, nous devons alors trouver des moyens pour les modifier, comme doit le faire l’homme éméché s’il souhaite retrouver ses clés. Mais trop souvent, les perceptions deviennent des jugements.
Porter des jugements
Normalement, nous recueillons l’information et portons un jugement rapide, puis nous cherchons de l’information à l’appui de cette croyance. Il est plus réconfortant de trouver des idées qui appuient votre croyance que de faire face aux idées qui ne l’appuient pas. Il est plus facile de porter des jugements que de les modifier une fois que notre esprit les a « fabriqués ». Il s’agit d’un outil de survie qui fait partie de notre histoire. Par exemple, si un enfant touche à une flamme et se brûle, il fera très attention pour ne pas le refaire.
Mais que se passe-t-il si l’information ou le stimulus n’est pas clair, comme dans l’image présentée au début de ce texte?
Dans ces cas-là, nous portons un jugement en fonction de connaissances ou d’expériences préalables. Et dans le contexte de la mondialisation, plusieurs personnes différentes portent des jugements différents en fonction d’une même perception initiale. L’exemple suivant (ainsi que les deux graphiques ci-dessus) est tiré de Morton et McBride (1977).
Aux premières lueurs du jour, un fermier voit au loin un gros animal poilu à quatre pattes avec une longue queue. L’animal mange quelque chose sur le sol.
- Si le fermier est en Saskatchewan, il pensera qu’il s’agit d’une vache ou d’un cheval.
- Si le fermier est en Tanzanie (Afrique de l’Est), il pensera qu’il s’agit d’un lion ou d’un zèbre.
Comment peut-on expliquer ces jugements différents?
Lorsque nos jugements se durcissent malgré les preuves contraires, ils entraînent une « dissonance cognitive ». Il est plus facile d’ignorer des idées qui remettent en question nos idées préalables que de chercher à modifier nos croyances. Les chercheurs parlent alors de « préjugé ou de biais de confirmation ».
Imaginez si en fait, un lion était dans ce champ de la Saskatchewan.
Est-ce que le biais de confirmation pourrait entraîner un événement malheureux si le fermier va traire la « vache »?
Du jugement au stéréotype
Stéréotype :
Un stéréotype est une représentation caricaturale figée, une idée reçue, une opinion toute faite acceptée et véhiculée sans réflexion, concernant un groupe humain ou une classe sociale.
Exemples :
– « Les savants sont distraits. »
– « Les fonctionnaires sont des privilégiés. »
– « Les chômeurs sont des profiteurs. »
(..) Les stéréotypes qui se réfèrent aux caractéristiques ethniques ou culturelles des étrangers alimentent des attitudes racistes et xénophobes à l’opposé des idées humanistes sur l’universalité des droits de l’Homme.
Lorsque les jugements sont fondés sur de fausses informations, les stéréotypes peuvent apparaître. Lorsque nous appliquons de façon injuste nos stéréotypes à nos ACTIONS contre des groupes, sans égard aux différences individuelles au sein de chaque groupe, nous faisons de la « discrimination ».
Brad Galloway – Ancien suprémaciste blanc
Du jugement à l’action
Trois cas de cette unité montrent comment ce processus est appliqué à des groupes de personnes. Le cas de cyberintimidation montre son développement chez les personnes.
ACTION 2
Penser
Qu’avez-vous appris?
En étudiant ces cas, relevez les « ornières ».
Remarque :
- Qui les a commis?
- Quels stéréotypes apparaissent?
- Quels gestes posés constituent de la discrimination?
- Quels gestes passent de la discrimination à la ségrégation et au-delà?
Soyez honnête avec vous-même et notez vos propres ornières et biais injustes concernant différents groupes–nous en avons TOUS.
ACTION 3
Faire
En groupe, élaborez une thèse (énoncé défendable) sur des enjeux actuels en lien avec un préjugé ou la discrimination mentionnés dans les médias, et qui se concentrent sur le Canada, les États-Unis ou le monde dans son ensemble.
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