Unité 3
Les préjugés et la discrimination

Chapitre 4
L’homophobie

Unité 3
Les préjugés et la discrimination

Chapitre 4
L’homophobie

Outils éducatifs

Demandez-vous :

  • Les Nazis s’opposaient à toute forme d’homosexualité. Est-ce qu’il était dangereux pour les homosexuels de s’opposer à cette position?
  • Pourquoi certaines personnes développent-ils une haine des homosexuels? Quelles mesures peuvent être prises pour lutter contre l’homophobie?

Cette page vous permet d’examiner l’opinion des Nazis sur les homosexuels qui étaient envoyés dans des camps de concentration parce qu’ils étaient considérés comme inférieurs. Le triangle rose, cousu sur le sein gauche de leur uniforme de prisonnier, est devenu le symbole de la persécution des gais en Allemagne nazie et est aujourd’hui reconnu comme un symbole de souvenir et de célébration. Les actions de ce chapitre vous invitent à discuter d’enjeux liés à l’homophobie et aux préjugés, et à examiner des faits concernant les personnes qui étaient « marquées » du triangle rose.

Ceci s’est réellement produit

Jusqu’au milieu des années 1930, l’Allemagne était considérée comme le pays le plus libéral sur le plan sexuel dans le monde. Lorsque les Nazis ont pris le pouvoir en Europe, les hommes gais étaient harcelés et étiquetés comme « inférieurs ».

Le Parti nazi n’a pas eu besoin d’adopter de nouvelles lois pour interdire les pratiques homosexuelles. Le Paragraphe 175 était une loi contre l’homosexualité interdisant le sexe entre les hommes. Puisqu’une loi existait déjà, les Nazis n’avaient qu’à l’appliquer. Le Paragraphe 175 remontait à 1871, au moment où le Roi de Prusse a uni les différents royaumes pour former un seul état allemand. Une nouvelle constitution a été créée. Le Paragraphe 175 ordonnait ce qui suit : « Un homme qui commet un acte sexuel avec un autre homme ou qui se laisse utiliser par lui dans ce but est puni de prison. »

Le rose est devenu la couleur de la persécution des gais en Allemagne nazie. Un triangle rose était cousu sur le sein de l’uniforme de prisonnier des hommes identifiés comme homosexuels, comme l’étoile de David était cousue sur l’uniforme des Juifs.  Bien qu’il rappelle d’une terrible période de l’histoire gaie, le triangle rose est aujourd’hui employé comme un symbole de souvenir et de célébration.

Daniel parle contre l’homophobie

Daniel parle contre l’homophobie

ACTION 1

Discuter

Parlons de…l’homosexualité, des préjugés et de la discrimination

Formez des groupes pour discuter d’enjeux liés à l’homophobie et aux préjugés.

A. Vous aurez besoin d’un dé. À tour de rôle, chaque joueur lance le dé et selon le chiffre obtenu, on lui attribue l’un des sujets de la liste ci-dessous. Vous donnerez votre opinion sur un sujet, en partageant vos réactions, en faisant des liens et en posant des questions. Une fois que vous aurez terminé, une autre personne lance le dé et aborde le sujet correspondant. Remarque : les deux joueurs peuvent aborder le même sujet. Si un joueur obtient un six, il peut choisir son sujet.

B. L’activité est répétée. Cette fois-ci, les membres du groupe contribuent en discutant du sujet. Il n’y a aucune limite de temps. Le groupe peut également choisir un sujet sur lequel il se concentrera :

  1. Il n’y a rien qui cloche avec les hommes qui choisissent de porter des vêtements roses.
  2. Il est utile d’avoir à l’école un comité de la diversité sexuelle ou un club de respect des différences. En anglais, ces clubs sont appelés une Gay-Straight Alliance (GSA).
  3. Tous les pays devraient légaliser le mariage gai.
  4. Je connais une histoire au sujet d’un événement de nature homophobe.
  5. Je réagis fortement lorsque quelqu’un utilise le mot « fif ».
  6. Choisissez un sujet.

ACTION 2

Faire

L’opinion des Nazis sur l’homosexualité

La persécution des homosexuels n’était qu’une petite partie du plan d’Hitler visant à purifier la race aryenne. Selon le régime d’Hitler, la race aryenne ou « nordique » était biologiquement supérieure à toutes les autres races. Les Nazis croyaient qu’il fallait appliquer la discipline à tout prix pour conserver le pouvoir. Les relations homosexuelles étaient considérées comme des crimes vulgaires et pervers. Le texte suivant décrit la position des Nazis sur l’homosexualité en réaction au Paragraphe 175.

Prisonniers homosexuels à Buchenwald

Prisonniers homosexuels à Buchenwald

Crédit photo United States Holocaust Memorial Museum

« Il n’est pas nécessaire que vous viviez, mais il est nécessaire que vive le peuple allemand. Et ce dernier ne peut vivre que s’il est en mesure de se battre. Et il ne peut se battre que s’il conserve sa virilité. Il ne peut conserver sa virilité que s’il fait preuve de discipline, particulièrement lorsqu’il s’agit des relations amoureuses. L’amour libre et la déviance s’opposent à la discipline. Par conséquent, nous vous rejetons, comme nous rejetons tout ce qui affaiblit notre nation. Toute personne qui pense aux relations homosexuelles est notre ennemi. Nous rejetons tout ce qui émascule notre peuple et en fait un objet de ridicule pour nos ennemis, car nous savons que la vie est un combat, et c’est de la folie de penser que les hommes vivront un jour en paix. La nature nous enseigne le contraire. La force fait le droit. Les forts l’emporteront toujours sur les faibles. Faisons en sorte de redevenir forts! Cependant, il n’y a qu’un moyen d’y arriver : le peuple allemand doit réapprendre à faire preuve de discipline. Par conséquent, nous rejetons toute forme de lubricité, et en particulier l’homosexualité, car elle nous vole notre dernière chance de libérer notre peuple du joug sous lequel il est tenu aujourd’hui. »

~Richard Plant, The Pink Triangle, p. 50

A. Selon vous, qu’on fait les hommes homosexuels en réaction à la position nazie?

B. Est-ce que l’action constituait un choix pour eux?

Répondez à ces questions par écrit sous forme de conversation sur papier.

Avoir une conversation sur papier

Cette activité fonctionne mieux avec deux ou trois personnes, ayant chacune une feuille. Cette activité vous invite à réagir par écrit à un sujet ou à un enjeu. Effectuée en silence, l’objectif de cette activité consiste à écrire vos pensées en réaction à un sujet et à les partager avec une autre personne. Cette personne répond par écrit à ce que vous avez écrit. Vous vous passez ainsi la feuille comme si vous aviez une conversation.

On vous encourage à rester silencieux tandis que vous réfléchissez à l’enjeu, soulevez des questions, faites des liens, et acceptez le sujet ou argumentez sur celui-ci.

Une fois que vous aurez terminé, vous et votre partenaire pouvez vous joindre à une autre équipe de deux pour partager ce que vous avez écrit et discutez de ces sujets en petit groupe.

ACTION 3

Faire

Examiner les faits au sujet des gens qui étaient « marqués » du triangle rose

Dans son livre intitulé Branded by the Pink Triangle, l’auteur Ken Setterington met en scène les histoires méconnues de bravoure et de persévérance d’hommes homosexuels emprisonnés dans un camp de concentration nazi.

Branded by the Pink Triangle

Branded by the Pink Triangle

Source : Autorisations accordées par Second Story Press

Seulement les faits

Ken Setterington, conteur, critique littéraire, auteur et libraire, a mené des recherches exhaustives sur la persécution des homosexuels sous le régime nazi. Les énoncés suivants qui apparaissent dans le livre de M. Setterington fournissent des renseignements concrets sur les personnes marquées du triangle rose. Avec un partenaire, indiquez si les énoncés suivants sont VRAIS ou FAUX.

  1. De nombreux homosexuels ont rejoint l’armée allemande, en espérant éviter de se faire arrêter.
  2. Les Nazis croyaient qui si l’homosexualité était légalisée, il y aurait moins de bébés allemands et ainsi, le taux de natalité chuterait, ce qui affaiblirait l’Allemagne.
  3. Les lesbiennes qui étaient arrêtées et envoyées dans les camps de concentration portaient le triangle rose.
  4. Dans de nombreux camps de concentration, les homosexuels occupaient des bâtiments à l’écart des autres, car les Nazis croyaient que l’homosexualité était une maladie qui pouvait se propager aux autres détenus.
  5. Certains bars gais sont restés ouverts pendant les Jeux olympiques de Berlin en 1936.
  6. La communauté gaie n’a pas été autorisée à participer aux services commémoratifs organisés dans les camps de concentration ou aux monuments commémoratifs de la guerre.
  7. Même les officiers SS qui étaient surpris pendant un acte homosexuel étaient envoyés dans les camps de concentration.
  8. Rosa Winkel a été la première lesbienne à mourir dans le camp de concentration de Buchenwald.
  9. Les gouvernements allemands et européens ont offert le même dédommagement aux homosexuels que celui offert aux autres victimes du régime nazi.
  10. Il y a moins de dix Juifs gais connus ayant survécu à l’Holocauste.

Faites défiler pour voir les réponses à la fin du chapitre.

S’améliorer : Le triangle rose aujourd’hui

Silence = mort

Dans les années 1970, le triangle rose a été choisi comme symbole pro-gai par les activistes aux États-Unis. En Allemagne nazie, le triangle rose identifiait les homosexuels qui étaient considérés comme la lie du système social des camps et soumis à des traitements violents et dégradants. Afin de transformer un symbole d’humiliation en un symbole de solidarité et de résistance, le triangle rose a été inversé (c.-à-d. : la pointe vers le haut). Lors de l’apparition de l’épidémie de SIDA, il était considéré comme un symbole de la fierté et de la libération des gais.

Le projet Silence = mort a fait un rapprochement entre la période nazie et la crise du SIDA. Le projet concernait les personnes qui avaient choisi de ne pas parler des rapports protégés et celles qui n’avaient pas la volonté de résister à l’indifférence du gouvernement à la cause. Les hommes qui ont créé le projet ont déclaré que le « silence concernant l’oppression et l’extermination des gais, à l’époque et aujourd’hui, doit être brisé afin que nous puissions survivre ». Les six hommes qui ont créé le projet Silence = mort ont offert le logo au groupe de contestation ACT UP.

Monuments

1985 – une plaque portant un triangle rose est exposée à Dachau. Une sculpture commémorative faite de triangles de différentes couleurs avait déjà été créée dans le camp. Le triangle rose avait été exclu.

1987 – l’Homomonument est ouvert à Amsterdam, à proximité de la maison d’Anne Frank. Formé de « marches » triangulaires en granite rose, il est l’un des monuments en hommage aux  gais et lesbiennes les plus imposants au monde. L’Homomonument a pour but « d’inspirer et de soutenir  les gais dans leur lutte contre le déni, l’oppression et la discrimination ».

Mémorial d'Amsterdam à la mémoire de l'ensemble des homosexuels et des lesbiennes

Mémorial d’Amsterdam à la mémoire de l’ensemble des homosexuels et des lesbiennes assassinés par les Nazis en raison de leur homosexualité. Il est formé de trois grands triangles en granit rose.

Crédit photo : P.H. Davies Homomonument Amsterdam

1989 – à Berlin, une plaque en granite rose de forme triangulaire a été placée à l’extérieur d’une station de métro dans un quartier de la ville où la culture gaie était célébrée avant la montée du régime nazi. La plaque dit : « Tuées et oubliées, les victimes homosexuelles du national-socialisme. »

2008 – le Mémorial des homosexuels persécutés sous le nazisme est dévoilé à Berlin, en face du Mémorial aux juifs assassinés d’Europe. Les visiteurs du monument peuvent regarder, par une petite fenêtre, deux vidéos présentées en alternance : soit deux jeunes hommes qui s’embrassent ou deux femmes qui s’embrassent.

Selon Ken Setterington, la vidéo et le monument « nous rappellent fermement que ces deux jeunes hommes auraient certainement été arrêtés et seraient probablement morts s’ils avaient vécu pendant la période nazie » (p. 101). Le libellé d’une plaque située à proximité conclut :

En raison de son histoire, l’Allemagne a une responsabilité particulière de s’opposer activement aux violations des droits des gais et lesbiennes. Dans de nombreux endroits sur la planète, des gens sont encore persécutés en raison de leur orientation sexuelle : l’amour homosexuel reste illégal et un baiser peut être dangereux.

Grâce à ce mémorial, la République fédérale d’Allemagne souhaite honorer les victimes de persécution et de meurtre, garder vivante la mémoire de l’injustice et créer un symbole durable de l’opposition aux conflits, à l’intolérance et à l’exclusion des gais et lesbiennes.

Une discussion des jeunes LGBT

Une discussion des jeunes LGBT

Nous remercions le Centre canadien de la diversité des gendres et de la sexualité (Jer’s Vision) pour leur aide et leur participation dans la discussion en groupe.

Compréhension et sensibilisation

Les gens naissent hétérosexuels ou homosexuels, et certains sont bisexuels. Les jeunes qui ne s’intègrent pas facilement dans le moule hétérosexuel standard sont souvent confrontés à une exclusion et à des brimades douloureuses. Certains d’entre eux se suicident même par désespoir. Afin de faire preuve de compassion et de compréhension, nous devons nous renseigner sur les différents types de personnes qui vivent dans notre monde.

Lexique LGBTQ sur la diversité sexuelle et de genre
Voir: https://cclgbtq.org/wp-content/uploads/2015/12/Lexique-LGBT.pdf

Montréal, le 9 août 2017 – Selon le sondage de la Fondation Jasmin Roy « Réalités LGBT », 13 % de la population canadienne appartiendrait aux communautés LGBT :
Réalites LGBT – Premier sondage pancanadien sur les communautés LGBT

Le premier ministre s’excuse auprès des communatés LGBT+
Discours du premier ministre Trudeau pour présenter des excuses aux Canadiens LGBTQ+

Un sondage réalisé en 2012 par The Forum Research, pour le compte du National Post et effectué à deux reprises ….. afin d’en confirmer l’exactitude, a permis de confirmer que 5% des canadiens s’identifient comme gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres. Et contrairement à la croyance populaire qui prétend que le taux de mariage de même sexe est très bas, le sondage a démontré qu’un tiers des LGBT se disent mariés avec un conjoint de même sexe.

Les grandes étapes de l’évolution des droits des personnes homosexuelles

  • La décriminalisation de l’homosexualité a lieu en 1969 au Canada. Auparavant, les personnes qui avaient des relations sexuelles avec des personnes du même sexe s’exposaient à de longues peines d’emprisonnement.
  • Les droits et libertés dans les provinces : Le Québec est la première province, en 1977, à modifier sa Charte des droits et libertés de la personne pour interdire la discrimination basée sur l’orientation sexuelle. L’ensemble des provinces et territoires lui emboîtent le pas au cours des années qui suivent, l’Alberta fermant le peloton en 2009.
  • Les Forces armées canadiennes : L’orientation sexuelle ne fait plus obstacle à l’enrôlement et à la promotion des militaires depuis 1992.
  • Les crimes haineux : Depuis 1996, le Code criminel prévoit des sanctions plus sévères pour les crimes motivés par la haine fondée sur certaines caractéristiques personnelles, y compris l’orientation sexuelle.
  • La reconnaissance du statut de conjoints : En 1999, une décision de la Cour suprême du Canada, l’arrêt M. c. H. fait jurisprudence pour la reconnaissance des couples homosexuels en tant que conjoints de fait. S’ensuit l’adoption de mesures législatives aux niveaux fédéral et provincial qui confèrent les mêmes avantages et obligations aux couples de même sexe qu’aux autres couples vivant en union de fait.
  • Mariage : En 2005, le Canada légalise le mariage homosexuel en adoptant la Loi sur le mariage civil. Cela entraîne la modification d’autres lois afin d’assurer aux couples de même sexe un accès égal non seulement aux effets civils du mariage, mais aussi à ceux du divorce.

Source : http://www.parl.gc.ca/Content/LOP/ResearchPublications/2013-90-f.htm

La triste vérité :

De : http://egale.ca/all/backgrounder-lgbtq-youth-suicide/

  • 33% des jeunes GLB ont tenté de se suicider, comparativement à 7% des jeunes en général (Saewyc 2007).
  • Plus de la moitié des étudiants GLB (47% des GB et 73% des LB) ont songé à se suicider (Eisenberg & Resnick, 2006).
  • En 2010 en Ontario, 47% des jeunes transexuels ont eu des pensées suicidaires et 19% ont tenté de se suicider durant l’année qui a précédée (Scanlon, Travers, Coleman, Bauer, & Boyce, 2010).
  • La probabilité que les jeunes GLBTQ tentent de se suicider est 4 fois plus forte que les jeunes hétérosexuels (Massachusetts Department of Education, 2009).

ACTION 4

Faire

Créer une affiche

Après un certain nombre de suicides d’élèves LGBT victimes d’intimidation à l’école, le chroniqueur et auteur Dan Savage, en compagnie de son partenaire, ont téléchargé une vidéo sur YouTube afin de soutenir les jeunes LGBT victimes de harcèlement. Les deux conjoints ont parlé ouvertement des souffrances qu’ils ont dû endurer à l’adolescence et ont partagé leur histoire qui montre comment ils en sont tous deux venus à mener une vie adulte gratifiante. Leur vidéo a lancé le projet « It Gets Better Project » et a initié un phénomène mondial qui a mené à la publication de milliers de vidéos. La campagne permet à ceux qui le souhaitent d’offrir un appui sincère aux jeunes LGBT où qu’ils se trouvent.

Créez une affiche comportant le triangle rose pour une campagne de It Gets Better.

Les affiches peuvent être affichées dans la classe, l’école ou la communauté afin d’aider les gens à comprendre la signification du triangle rose en tant que symbole de souvenir et de célébration, de libération et de fierté gaie.

  • De quelle façon inclurez-vous un ou plusieurs triangles roses dans votre affiche?
  • Quel est le public cible?
  • De quelle façon votre affiche attirera-t-elle l’attention de votre public cible? Quel message espérez-vous transmettre à l’aide de votre affiche?
  • Quels mots (le cas échéant) seront inscrits sur votre affiche?

ACTION 5

Discuter

Réaction engagée : Prendre des mesures contre l’homophobie

A. Pourquoi les gens détestent-ils d’autres personnes?ate?

Il est difficile de comprendre pourquoi une personne peut détester une autre personne en raison de ses différences. Les personnes qui se définissent comme LGBT sont souvent victimes d’intimidation par les autres en raison de leur orientation sexuelle.

Examinez la liste des raisons ci-dessous et classez-les de 1 (la plus forte) à 6 (la plus faible). Une fois terminé, partagez votre liste en groupe de trois ou quatre élèves. Selon vous, existe-t-il d’autres raisons pour lesquelles une personne pourrait être homophobe?

Les gens peuvent être cruels envers les personnes qui s’identifient comme allosexuelles ou « queer », parce que :

___Ils ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas. Une personne peut se sentir intimidée.

___Ils n’ont peut-être jamais interagi de près avec une personne s’identifiant comme allosexuelle.

___Les croyances religieuses ou culturelles n’approuvent pas le style de vie homosexuel.

___On enseigne à certaines personnes à détester les choses qu’elles ne connaissent pas ou ne comprennent pas, ou à ne pas leur faire confiance.

___Les gens acceptent des choses affreuses parce qu’ils veulent se sentir acceptées. La pression des pairs peut avoir une influence sur la façon dont nous traitons les autres.

___Les personnes intolérantes ont souvent un sentiment d’insécurité. Les personnes qui ont un sentiment d’insécurité transfèrent souvent leur propre anxiété sur les autres – plus particulièrement les personnes qui font partie d’un groupe minoritaire. Haïr les autres leur donne du pouvoir.

B. L’emporter sur les personnes haineuses

Examinez la liste de stratégies ci-dessous qui décrit les mesures que peut prendre une personne si elle est victime de harcèlement. Classez les éléments de la liste de 1 (plus fort) à 6 (plus faible).

Ensuite, en petit groupe, discutez des avantages et des désavantages de chaque stratégie.

Si une personne est tourmentée par d’autres en raison de son identité sexuelle, elle doit :

___Ignorer la situation

___En parler à un adulte en qui elle a confiance

___Affronter le problème et répliquer

___Chercher les conseils d’un professionnel

___S’allier à ses amis pour affronter l’intimidateur

___Autre

ACTION 6

Discuter

GSA

Organiser un comité de la diversité sexuelle ou un club de respect des différences. En anglais, ces clubs sont appelés : Gay-Straight Alliance (GSA).

Se consacrant à faire des écoles des milieux plus inclusifs pour tous les élèves, des milliers de Gay-Straight Alliances (GSA) ont été fondées dans les écoles de l’ensemble de l’Amérique du Nord. Une GSA est un club créé et dirigé par les élèves qui offre un environnement sûr et accueillant pour les lesbiennes, les gais, les bisexuels, les transgenres, les bispirituels, les allosexuels (queer), les personnes en questionnement (LGBTQ) et les alliés hétérosexuels pour se réunir et discuter des questions d’orientation sexuelle et de genre. De nombreuses GSA fonctionnent comme un groupe de soutien qui offre sécurité et confidentialité aux élèves à la recherche de leur identité. Certains GSA ont le mandat d’informer leurs membres et la communauté scolaire élargie au sujet des questions de genre et d’identité sexuelle.

Cette activité s’applique aux écoles qui ont une GSA et à celles qui n’en ont pas encore*. En groupe, discutez de ce qui suit :

  1. À quel point connaissez-vous les GSA?
  2. Pourquoi les GSA sont-elles importantes?
  3. Quels sont les avantages d’avoir une GSA dans votre école?
  4. Quels peuvent être les défis liés à la présence d’une GSA dans l’école?
  5. Comment les jeunes hétérosexuels peuvent-ils participer aux GSA?
  6. Quelles sont les principales activités d’une GSA auxquelles vous pouvez participer?
  7. Comment les enseignants, les administrateurs, les familles et les experts peuvent-ils participer aux initiatives d’une GSA?
  8. Quelles sont les règles de base nécessaires pour s’assurer que les discussions sont sûres, confidentielles et respectueuses?
  9. Quel plan d’action (projets?) peut-on élaborer pour assurer la réussite d’une GSA?
  10. Seriez-vous prêt à participer aux activités d’une GSA dans votre école ou communauté?

Jer’s Vision : L’initiative canadienne des jeunes pour la diversité est l’organisation des jeunes GLBTT du Canada. Cette organisation offre des ateliers gratuits, des forums de jeunes et des séances de formation à l’intention des éducateurs d’un bout à l’autre du Canada. Elle présente également la Journée rose (DayOfPink.org), où nous sommes appelés à porter du rose pour enrayer l’intimidation, la discrimination, l’homophobie et la transphobie. Elle sera heureuse de vous aider à mettre sur pied une alliance entre homosexuels et hétérosexuels, à élaborer des programmes et à accroître la sécurité dans l’environnement qui vous entoure. Pour plus de renseignements, visitez www.JersVision.org.

*Pour obtenir de plus amples renseignements, voir :
http://vraimentouvert.com/ressources
http://www.glbtquebec.org/
http://bit.ly/droitsdeshomosexuels
http://www.homo-hetero.be/

Des ressources :

  • Homophobie et transphobie – Quebec.ca
  • De l’égalité juridique à l’égalité sociale : vers une stratégie nationale de lutte contre l’homophobieCommission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, 2007. Web. November 8, 2010.
  • Irène Demczuk et Frank Remiggi (dir.), Sortir de l’ombre, Histoire des communautés lesbiennes et gaies de Montréal, Montréal, VLB, 1998
  • Irène Demczuk (dir.), Des Droits à reconnaître, les lesbiennes face à la discrimination, Montréal, Remue-ménage, 1998.

ACTION 7

Penser

Réagir à une manifestation hongroise

Lisez l’article ci-dessous et répondez aux questions suivantes :elow and respond to the following questions:

  • À quel point Craig Cowan a-t-il réussi à saisir les événements de ce choc?
  • Quels messages souhaitait-il transmettre?

Artéfacts

Artéfact 1  Une manifestation hongroise

Par Craig Cowan

18 juin 2011, Budapest, Hongrie

Nous avons choisi le côté gauche de l’intersection, car une foule plus grande s’était formée de ce côté. Il semblait logique de présumer que les Hongrois locaux connaissaient le meilleur point de vue; nous les avons donc suivis. Plus tôt dans la journée, je posais continuellement des questions à notre guide professeur d’histoire hongroise sur les désaccords entre le comité de la fierté gaie à Budapest et le gouvernement hongrois. Le Comité a annoncé que le défilé de la fierté aurait lieu, malgré l’interdiction du gouvernement hongrois.  Après avoir éludé mes questions de façon évidente, le professeur d’histoire de l’Université de Toronto qui nous accompagnait m’a dit : « Ne cherche pas le trouble, Craig ». Chercher le trouble, c’était poser des questions sur le défilé de la fierté gaie et vouloir y participer?  J’étais encore plus confus.

Une fois sur la rue piétonnière où le défilé devait avoir lieu ce jour-là, deux choses étaient évidentes. Premièrement, une chose effrayante et différente de ce à quoi je m’attendais allait se produire et deuxièmement, le défilé allait vraisemblablement avoir lieu.  L’atmosphère dans la rue était très tendue; il y avait peu de passants. L’un des membres de notre groupe s’est précipité sur la gauche, en nous disant qu’il valait mieux ne pas rester à cet endroit. Des centaines et des centaines, si ce n’est pas des milliers, de policiers antiémeutes hongrois portant des masques à gaz envahissaient la rue et se préparaient. Ils ont commencé à se placer dans les rues latérales, puis ils ont bloqué et fermé les intersections, et ils se sont frayés de force un chemin sur les trottoirs tout en observant attentivement ceux d’entre nous qui restaient dans la rue.  Ils ont ensuite commencé à expulser tous les gens de l’ensemble du parcours du défilé. La rue a été vidée d’un côté à l’autre.

Moi et le seul ami qui me restait n’étions pas certains de ce qu’il fallait faire. Comme je souhaitais rester (le photographe en moi voulait des photos), nous avons commencé à marcher dans la rue qui se vidait. La police expulsait systématiquement les gens en avançant. Les commerces encore ouverts ont commencé à fermer rapidement. Tous les civils ont été forcés de faire un choix. Quitter la rue et la zone dans son ensemble ou choisir de rester d’un côté ou de l’autre d’une seule intersection désignée et regarder le défilé de cet endroit. Puisque peu de gens parlaient anglais, j’ai pu comprendre en observant et en interprétant des gestes de la main. Ma décision de rester est devenue finale lorsque j’ai vu une main dans un gant de cuir avec un doigt pointé vers moi et mon ami, nous indiquant les deux choix. Un geste de la main indiquait un éloignement, l’autre pointait vers l’intersection. Nous avons choisi le côté gauche.

Si j’avais été plus perspicace et moins impressionné par la quantité incroyable de policiers antiémeutes, j’aurais remarqué que des centaines de policiers antiémeutes se tenaient devant moi (le long de ce que je croyais être le parcours du défilé), mais également directement derrière moi. La scène derrière nous me paraissait bizarre, mais je ne savais ce qu’elle signifiait. Même le fait que plusieurs hommes dans la foule portaient des foulards noirs sur leur visage et que d’autres avaient un masque à gaz autour du cou (certains le portaient déjà) ne m’avait pas alerté.

La police antiémeute et des clôtures en métal séparaient la foule du parcours du défilé. Des agents filmaient la foule. L’atmosphère générale semblait calme et paisible, bien que nous ressentions une certaine tension. Puis, nous avons entendu une musique très forte. J’ai alors crû que le défilé avait commencé, au loin, en haut de la rue, au-delà de mon champ de vision. La musique a déclenché un chaos. Des poings se sont levés et des émeutiers en colère ont entonné des chants. C’était effrayant : les manifestants sont devenus colériques et semblaient violents.  Ils étaient nombreux. La musique se faisait plus forte, le défilé s’approchait. Les cris s’enflammaient, les poings brandis étaient de plus en plus nombreux. Mon ami et moi nous sommes éloignés des barricades en métal, afin de fuir l’endroit où le danger semblait le plus évident. 

Il allait y avoir de la casse. Elle avait commencé. Je le comprenais tout à fait maintenant. La police antiémeute a poussé avec vigueur sur les barricades et a maintenu la ligne tandis que les manifestants unis essayaient de pousser vers le parcours de la parade. Les protestations se sont amplifiées. Les poings étaient brandis plus haut avec plus de conviction, puis tout à coup, encore plus de barricades. Soudainement, nous étions emprisonnés de tous les côtés par de nombreux policiers antiémeutes, visière rabaissée, se tenant derrière les barricades emboîtées. Nous étions traités comme du bétail! Les policiers formaient des rangées profondes derrière chaque barricade. Les manifestants ont commencé à lancer des bouteilles et les policiers se sont appuyés contre les barricades dans toutes les directions. On nous a lancé du gaz lacrymogène. La foule est devenue folle, s’est dispersée, puis a couru frénétiquement en formant un seul grand groupe, en nous bousculant moi et mon ami. Nous avons trouvé refuge derrière un arbre, tandis que la foule se séparait en deux pour le contourner. Les policiers ont ouvert des points d’entrée dans les barricades et se sont mis à courir après les manifestants.

La situation a empiré. Les manifestants, maintenant cernés comme du bétail (nous allions tous le rester pour les prochaines quatre heures) ont soudainement réalisé que le défilé de la fierté avait était détourné. Il avait bifurqué sur une route latérale à deux pâtés de maisons au nord. Les manifestants savaient maintenant qu’ils avaient été trompés lorsqu’on leur avait dit de se tenir à cette intersection.  Quelques minutes plus tard, le défilé est passé en parallèle à notre prison, deux grands îlots urbains à l’ouest et bien loin de tout danger potentiel. Tandis que les médias du monde entier filmaient les gens emprisonnés, quatre jeunes hommes à visage découvert, ont montré fièrement de grandes affiches présentant le triangle rose nazi comportant un nœud de pendu à l’intérieur. Le message était clair : mort aux homosexuels.

Des néo-nazis et d’autres personnes avaient menacé d’attaquer et de blesser les participants du défilé.  La police antiémeute s’était préparée à cette attaque. L’utilisation du triangle rose a démontré l’agenda des manifestants concernant les manifestants, leurs actions violentes ont prouvé leurs intentions. La présence des néo-nazis à ce défilé en particulier  ne montre qu’une partie de leur haine; nous devons être vigilants, car ces gens ciblent tous les groupes qui ont été ciblés par Hitler et les Nazis, pas seulement les homosexuels.

Policiers antiémeutes lors d'une manifestation contre la parade de la fierté gaie à Budapest, en Hongrie - Juin 2011

Policiers antiémeutes lors d’une manifestation contre la parade de la fierté gaie à Budapest, en Hongrie – Juin 2011

Source : Autorisations accordées par l’auteur author

Source : ILGA World www.ilga.org

Réponses au quiz dans ACTION 3 : seuls les numéros 3, 8, 9 et 10 sont FAUX

No 3 FAUX.
Les lesbiennes n’étaient pas considérées comme dangereuses par le régime et portaient le triangle noir les identifiant comme des prisonnières antisociales. Il n’y a pas eu de persécution systématique des lesbiennes comparativement à la persécution envers les gais.

No 8 FAUX.
Rosa Winkel est la traduction de « triangle rose » en allemand.

No 9 FAUX.
Les homosexuels étaient considérés comme des criminels et ils n’ont pas reçu de dédommagement. Ce n’est qu’en 2001 que le gouvernement allemand a reconnu les gais comme des victimes du régime nazi. À ce moment-là, la plupart des hommes concernés étaient très vieux ou décédés.

No 10 FAUX.
Gad Beck, le dernier survivant juif gai connu est mort le 14 juin 2012.

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