Unité 3 : Les préjugés et la discrimination
Chapitre 4 : L’homophobie
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Cette page vous permet d’examiner l’opinion des Nazis sur les homosexuels qui étaient envoyés dans des camps de concentration parce qu’ils étaient considérés comme inférieurs. Le triangle rose, cousu sur le sein gauche de leur uniforme de prisonnier, est devenu le symbole de la persécution des gais en Allemagne nazie et est aujourd’hui reconnu comme un symbole de souvenir et de célébration. Les actions de ce chapitre vous invitent à discuter d’enjeux liés à l’homophobie et aux préjugés, et à examiner des faits concernant les personnes qui étaient « marquées » du triangle rose. Ceci s’est réellement produitJusqu’au milieu des années 1930, l’Allemagne était considérée comme le pays le plus libéral sur le plan sexuel dans le monde. Lorsque les Nazis ont pris le pouvoir en Europe, les hommes gais étaient harcelés et étiquetés comme « inférieurs ». Le Parti nazi n’a pas eu besoin d’adopter de nouvelles lois pour interdire les pratiques homosexuelles. Le Paragraphe 175 était une loi contre l’homosexualité interdisant le sexe entre les hommes. Puisqu’une loi existait déjà, les Nazis n’avaient qu’à l’appliquer. Le Paragraphe 175 remontait à 1871, au moment où le Roi de Prusse a uni les différents royaumes pour former un seul état allemand. Une nouvelle constitution a été créée. Le Paragraphe 175 ordonnait ce qui suit : « Un homme qui commet un acte sexuel avec un autre homme ou qui se laisse utiliser par lui dans ce but est puni de prison. » Le rose est devenu la couleur de la persécution des gais en Allemagne nazie. Un triangle rose était cousu sur le sein de l’uniforme de prisonnier des hommes identifiés comme homosexuels, comme l’étoile de David était cousue sur l’uniforme des Juifs. Bien qu’il rappelle d’une terrible période de l’histoire gaie, le triangle rose est aujourd’hui employé comme un symbole de souvenir et de célébration. Daniel parle contre l’homophobieACTION 1DiscuterParlons de…l’homosexualité, des préjugés et de la discriminationFormez des groupes pour discuter d’enjeux liés à l’homophobie et aux préjugés. A. Vous aurez besoin d’un dé. À tour de rôle, chaque joueur lance le dé et selon le chiffre obtenu, on lui attribue l’un des sujets de la liste ci-dessous. Vous donnerez votre opinion sur un sujet, en partageant vos réactions, en faisant des liens et en posant des questions. Une fois que vous aurez terminé, une autre personne lance le dé et aborde le sujet correspondant. Remarque : les deux joueurs peuvent aborder le même sujet. Si un joueur obtient un six, il peut choisir son sujet. B. L’activité est répétée. Cette fois-ci, les membres du groupe contribuent en discutant du sujet. Il n’y a aucune limite de temps. Le groupe peut également choisir un sujet sur lequel il se concentrera :
ACTION 2FaireL’opinion des Nazis sur l’homosexualitéLa persécution des homosexuels n’était qu’une petite partie du plan d’Hitler visant à purifier la race aryenne. Selon le régime d’Hitler, la race aryenne ou « nordique » était biologiquement supérieure à toutes les autres races. Les Nazis croyaient qu’il fallait appliquer la discipline à tout prix pour conserver le pouvoir. Les relations homosexuelles étaient considérées comme des crimes vulgaires et pervers. Le texte suivant décrit la position des Nazis sur l’homosexualité en réaction au Paragraphe 175. Prisonniers homosexuels à BuchenwaldCrédit photo : United States Holocaust Memorial Museum
A. Selon vous, qu’on fait les hommes homosexuels en réaction à la position nazie? B. Est-ce que l’action constituait un choix pour eux? Répondez à ces questions par écrit sous forme de conversation sur papier. Avoir une conversation sur papierCette activité fonctionne mieux avec deux ou trois personnes, ayant chacune une feuille. Cette activité vous invite à réagir par écrit à un sujet ou à un enjeu. Effectuée en silence, l’objectif de cette activité consiste à écrire vos pensées en réaction à un sujet et à les partager avec une autre personne. Cette personne répond par écrit à ce que vous avez écrit. Vous vous passez ainsi la feuille comme si vous aviez une conversation. On vous encourage à rester silencieux tandis que vous réfléchissez à l’enjeu, soulevez des questions, faites des liens, et acceptez le sujet ou argumentez sur celui-ci. Une fois que vous aurez terminé, vous et votre partenaire pouvez vous joindre à une autre équipe de deux pour partager ce que vous avez écrit et discutez de ces sujets en petit groupe. ACTION 3FaireExaminer les faits au sujet des gens qui étaient « marqués » du triangle roseDans son livre intitulé Branded by the Pink Triangle, l’auteur Ken Setterington met en scène les histoires méconnues de bravoure et de persévérance d’hommes homosexuels emprisonnés dans un camp de concentration nazi. Branded by the Pink TriangleSource : Autorisations accordées par Second Story Press Seulement les faitsKen Setterington, conteur, critique littéraire, auteur et libraire, a mené des recherches exhaustives sur la persécution des homosexuels sous le régime nazi. Les énoncés suivants qui apparaissent dans le livre de M. Setterington fournissent des renseignements concrets sur les personnes marquées du triangle rose. Avec un partenaire, indiquez si les énoncés suivants sont VRAIS ou FAUX.
Faites défiler pour voir les réponses à la fin du chapitre. S’améliorer : Le triangle rose aujourd’huiSilence = mortDans les années 1970, le triangle rose a été choisi comme symbole pro-gai par les activistes aux États-Unis. En Allemagne nazie, le triangle rose identifiait les homosexuels qui étaient considérés comme la lie du système social des camps et soumis à des traitements violents et dégradants. Afin de transformer un symbole d’humiliation en un symbole de solidarité et de résistance, le triangle rose a été inversé (c.-à-d. : la pointe vers le haut). Lors de l’apparition de l’épidémie de SIDA, il était considéré comme un symbole de la fierté et de la libération des gais. Le projet Silence = mort a fait un rapprochement entre la période nazie et la crise du SIDA. Le projet concernait les personnes qui avaient choisi de ne pas parler des rapports protégés et celles qui n’avaient pas la volonté de résister à l’indifférence du gouvernement à la cause. Les hommes qui ont créé le projet ont déclaré que le « silence concernant l’oppression et l’extermination des gais, à l’époque et aujourd’hui, doit être brisé afin que nous puissions survivre ». Les six hommes qui ont créé le projet Silence = mort ont offert le logo au groupe de contestation ACT UP. Monuments1985 – une plaque portant un triangle rose est exposée à Dachau. Une sculpture commémorative faite de triangles de différentes couleurs avait déjà été créée dans le camp. Le triangle rose avait été exclu. 1987 – l’Homomonument est ouvert à Amsterdam, à proximité de la maison d’Anne Frank. Formé de « marches » triangulaires en granite rose, il est l’un des monuments en hommage aux gais et lesbiennes les plus imposants au monde. L’Homomonument a pour but « d’inspirer et de soutenir les gais dans leur lutte contre le déni, l’oppression et la discrimination ». Mémorial d’Amsterdam à la mémoire de l’ensemble des homosexuels et des lesbiennes assassinés par les Nazis en raison de leur homosexualité. Il est formé de trois grands triangles en granit rose.Crédit photo : P.H. Davies Homomonument Amsterdam 1989 – à Berlin, une plaque en granite rose de forme triangulaire a été placée à l’extérieur d’une station de métro dans un quartier de la ville où la culture gaie était célébrée avant la montée du régime nazi. La plaque dit : « Tuées et oubliées, les victimes homosexuelles du national-socialisme. » 2008 – le Mémorial des homosexuels persécutés sous le nazisme est dévoilé à Berlin, en face du Mémorial aux juifs assassinés d’Europe. Les visiteurs du monument peuvent regarder, par une petite fenêtre, deux vidéos présentées en alternance : soit deux jeunes hommes qui s’embrassent ou deux femmes qui s’embrassent. Selon Ken Setterington, la vidéo et le monument « nous rappellent fermement que ces deux jeunes hommes auraient certainement été arrêtés et seraient probablement morts s’ils avaient vécu pendant la période nazie » (p. 101). Le libellé d’une plaque située à proximité conclut : En raison de son histoire, l’Allemagne a une responsabilité particulière de s’opposer activement aux violations des droits des gais et lesbiennes. Dans de nombreux endroits sur la planète, des gens sont encore persécutés en raison de leur orientation sexuelle : l’amour homosexuel reste illégal et un baiser peut être dangereux. Grâce à ce mémorial, la République fédérale d’Allemagne souhaite honorer les victimes de persécution et de meurtre, garder vivante la mémoire de l’injustice et créer un symbole durable de l’opposition aux conflits, à l’intolérance et à l’exclusion des gais et lesbiennes. Une discussion des jeunes LGBTNous remercions le Centre canadien de la diversité des gendres et de la sexualité (Jer’s Vision) pour leur aide et leur participation dans la discussion en groupe. Compréhension et sensibilisationLes gens naissent hétérosexuels ou homosexuels, et certains sont bisexuels. Les jeunes qui ne s’intègrent pas facilement dans le moule hétérosexuel standard sont souvent confrontés à une exclusion et à des brimades douloureuses. Certains d’entre eux se suicident même par désespoir. Afin de faire preuve de compassion et de compréhension, nous devons nous renseigner sur les différents types de personnes qui vivent dans notre monde. Lexique LGBTQ sur la diversité sexuelle et de genre Montréal, le 9 août 2017 – Selon le sondage de la Fondation Jasmin Roy « Réalités LGBT », 13 % de la population canadienne appartiendrait aux communautés LGBT : Le premier ministre s’excuse auprès des communatés LGBT+ Un sondage réalisé en 2012 par The Forum Research, pour le compte du National Post et effectué à deux reprises ….. afin d’en confirmer l’exactitude, a permis de confirmer que 5% des canadiens s’identifient comme gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres. Et contrairement à la croyance populaire qui prétend que le taux de mariage de même sexe est très bas, le sondage a démontré qu’un tiers des LGBT se disent mariés avec un conjoint de même sexe. Les grandes étapes de l’évolution des droits des personnes homosexuelles
Source : http://www.parl.gc.ca/Content/LOP/ResearchPublications/2013-90-f.htm La triste vérité :De : http://egale.ca/all/backgrounder-lgbtq-youth-suicide/
ACTION 4FaireCréer une afficheAprès un certain nombre de suicides d’élèves LGBT victimes d’intimidation à l’école, le chroniqueur et auteur Dan Savage, en compagnie de son partenaire, ont téléchargé une vidéo sur YouTube afin de soutenir les jeunes LGBT victimes de harcèlement. Les deux conjoints ont parlé ouvertement des souffrances qu’ils ont dû endurer à l’adolescence et ont partagé leur histoire qui montre comment ils en sont tous deux venus à mener une vie adulte gratifiante. Leur vidéo a lancé le projet « It Gets Better Project » et a initié un phénomène mondial qui a mené à la publication de milliers de vidéos. La campagne permet à ceux qui le souhaitent d’offrir un appui sincère aux jeunes LGBT où qu’ils se trouvent. Créez une affiche comportant le triangle rose pour une campagne de It Gets Better. Les affiches peuvent être affichées dans la classe, l’école ou la communauté afin d’aider les gens à comprendre la signification du triangle rose en tant que symbole de souvenir et de célébration, de libération et de fierté gaie.
ACTION 5DiscuterRéaction engagée : Prendre des mesures contre l’homophobieA. Pourquoi les gens détestent-ils d’autres personnes?ate? Examinez la liste des raisons ci-dessous et classez-les de 1 (la plus forte) à 6 (la plus faible). Une fois terminé, partagez votre liste en groupe de trois ou quatre élèves. Selon vous, existe-t-il d’autres raisons pour lesquelles une personne pourrait être homophobe? Les gens peuvent être cruels envers les personnes qui s’identifient comme allosexuelles ou « queer », parce que : ___Ils ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas. Une personne peut se sentir intimidée. ___Ils n’ont peut-être jamais interagi de près avec une personne s’identifiant comme allosexuelle. ___Les croyances religieuses ou culturelles n’approuvent pas le style de vie homosexuel. ___On enseigne à certaines personnes à détester les choses qu’elles ne connaissent pas ou ne comprennent pas, ou à ne pas leur faire confiance. ___Les gens acceptent des choses affreuses parce qu’ils veulent se sentir acceptées. La pression des pairs peut avoir une influence sur la façon dont nous traitons les autres. ___Les personnes intolérantes ont souvent un sentiment d’insécurité. Les personnes qui ont un sentiment d’insécurité transfèrent souvent leur propre anxiété sur les autres – plus particulièrement les personnes qui font partie d’un groupe minoritaire. Haïr les autres leur donne du pouvoir. B. L’emporter sur les personnes haineuses Ensuite, en petit groupe, discutez des avantages et des désavantages de chaque stratégie. Si une personne est tourmentée par d’autres en raison de son identité sexuelle, elle doit : ___Ignorer la situation ___En parler à un adulte en qui elle a confiance ___Affronter le problème et répliquer ___Chercher les conseils d’un professionnel ___S’allier à ses amis pour affronter l’intimidateur ___Autre ACTION 6DiscuterGSAOrganiser un comité de la diversité sexuelle ou un club de respect des différences. En anglais, ces clubs sont appelés : Gay-Straight Alliance (GSA). Se consacrant à faire des écoles des milieux plus inclusifs pour tous les élèves, des milliers de Gay-Straight Alliances (GSA) ont été fondées dans les écoles de l’ensemble de l’Amérique du Nord. Une GSA est un club créé et dirigé par les élèves qui offre un environnement sûr et accueillant pour les lesbiennes, les gais, les bisexuels, les transgenres, les bispirituels, les allosexuels (queer), les personnes en questionnement (LGBTQ) et les alliés hétérosexuels pour se réunir et discuter des questions d’orientation sexuelle et de genre. De nombreuses GSA fonctionnent comme un groupe de soutien qui offre sécurité et confidentialité aux élèves à la recherche de leur identité. Certains GSA ont le mandat d’informer leurs membres et la communauté scolaire élargie au sujet des questions de genre et d’identité sexuelle. Cette activité s’applique aux écoles qui ont une GSA et à celles qui n’en ont pas encore*. En groupe, discutez de ce qui suit :
Jer’s Vision : L’initiative canadienne des jeunes pour la diversité est l’organisation des jeunes GLBTT du Canada. Cette organisation offre des ateliers gratuits, des forums de jeunes et des séances de formation à l’intention des éducateurs d’un bout à l’autre du Canada. Elle présente également la Journée rose (DayOfPink.org), où nous sommes appelés à porter du rose pour enrayer l’intimidation, la discrimination, l’homophobie et la transphobie. Elle sera heureuse de vous aider à mettre sur pied une alliance entre homosexuels et hétérosexuels, à élaborer des programmes et à accroître la sécurité dans l’environnement qui vous entoure. Pour plus de renseignements, visitez www.JersVision.org. *Pour obtenir de plus amples renseignements, voir : Des ressources :
ACTION 7PenserRéagir à une manifestation hongroiseLisez l’article ci-dessous et répondez aux questions suivantes :elow and respond to the following questions:
ArtéfactsArtéfact 1 › Une manifestation hongroisePar Craig Cowan 18 juin 2011, Budapest, Hongrie Nous avons choisi le côté gauche de l’intersection, car une foule plus grande s’était formée de ce côté. Il semblait logique de présumer que les Hongrois locaux connaissaient le meilleur point de vue; nous les avons donc suivis. Plus tôt dans la journée, je posais continuellement des questions à notre guide professeur d’histoire hongroise sur les désaccords entre le comité de la fierté gaie à Budapest et le gouvernement hongrois. Le Comité a annoncé que le défilé de la fierté aurait lieu, malgré l’interdiction du gouvernement hongrois. Après avoir éludé mes questions de façon évidente, le professeur d’histoire de l’Université de Toronto qui nous accompagnait m’a dit : « Ne cherche pas le trouble, Craig ». Chercher le trouble, c’était poser des questions sur le défilé de la fierté gaie et vouloir y participer? J’étais encore plus confus. Une fois sur la rue piétonnière où le défilé devait avoir lieu ce jour-là, deux choses étaient évidentes. Premièrement, une chose effrayante et différente de ce à quoi je m’attendais allait se produire et deuxièmement, le défilé allait vraisemblablement avoir lieu. L’atmosphère dans la rue était très tendue; il y avait peu de passants. L’un des membres de notre groupe s’est précipité sur la gauche, en nous disant qu’il valait mieux ne pas rester à cet endroit. Des centaines et des centaines, si ce n’est pas des milliers, de policiers antiémeutes hongrois portant des masques à gaz envahissaient la rue et se préparaient. Ils ont commencé à se placer dans les rues latérales, puis ils ont bloqué et fermé les intersections, et ils se sont frayés de force un chemin sur les trottoirs tout en observant attentivement ceux d’entre nous qui restaient dans la rue. Ils ont ensuite commencé à expulser tous les gens de l’ensemble du parcours du défilé. La rue a été vidée d’un côté à l’autre. Moi et le seul ami qui me restait n’étions pas certains de ce qu’il fallait faire. Comme je souhaitais rester (le photographe en moi voulait des photos), nous avons commencé à marcher dans la rue qui se vidait. La police expulsait systématiquement les gens en avançant. Les commerces encore ouverts ont commencé à fermer rapidement. Tous les civils ont été forcés de faire un choix. Quitter la rue et la zone dans son ensemble ou choisir de rester d’un côté ou de l’autre d’une seule intersection désignée et regarder le défilé de cet endroit. Puisque peu de gens parlaient anglais, j’ai pu comprendre en observant et en interprétant des gestes de la main. Ma décision de rester est devenue finale lorsque j’ai vu une main dans un gant de cuir avec un doigt pointé vers moi et mon ami, nous indiquant les deux choix. Un geste de la main indiquait un éloignement, l’autre pointait vers l’intersection. Nous avons choisi le côté gauche. Si j’avais été plus perspicace et moins impressionné par la quantité incroyable de policiers antiémeutes, j’aurais remarqué que des centaines de policiers antiémeutes se tenaient devant moi (le long de ce que je croyais être le parcours du défilé), mais également directement derrière moi. La scène derrière nous me paraissait bizarre, mais je ne savais ce qu’elle signifiait. Même le fait que plusieurs hommes dans la foule portaient des foulards noirs sur leur visage et que d’autres avaient un masque à gaz autour du cou (certains le portaient déjà) ne m’avait pas alerté. La police antiémeute et des clôtures en métal séparaient la foule du parcours du défilé. Des agents filmaient la foule. L’atmosphère générale semblait calme et paisible, bien que nous ressentions une certaine tension. Puis, nous avons entendu une musique très forte. J’ai alors crû que le défilé avait commencé, au loin, en haut de la rue, au-delà de mon champ de vision. La musique a déclenché un chaos. Des poings se sont levés et des émeutiers en colère ont entonné des chants. C’était effrayant : les manifestants sont devenus colériques et semblaient violents. Ils étaient nombreux. La musique se faisait plus forte, le défilé s’approchait. Les cris s’enflammaient, les poings brandis étaient de plus en plus nombreux. Mon ami et moi nous sommes éloignés des barricades en métal, afin de fuir l’endroit où le danger semblait le plus évident. Il allait y avoir de la casse. Elle avait commencé. Je le comprenais tout à fait maintenant. La police antiémeute a poussé avec vigueur sur les barricades et a maintenu la ligne tandis que les manifestants unis essayaient de pousser vers le parcours de la parade. Les protestations se sont amplifiées. Les poings étaient brandis plus haut avec plus de conviction, puis tout à coup, encore plus de barricades. Soudainement, nous étions emprisonnés de tous les côtés par de nombreux policiers antiémeutes, visière rabaissée, se tenant derrière les barricades emboîtées. Nous étions traités comme du bétail! Les policiers formaient des rangées profondes derrière chaque barricade. Les manifestants ont commencé à lancer des bouteilles et les policiers se sont appuyés contre les barricades dans toutes les directions. On nous a lancé du gaz lacrymogène. La foule est devenue folle, s’est dispersée, puis a couru frénétiquement en formant un seul grand groupe, en nous bousculant moi et mon ami. Nous avons trouvé refuge derrière un arbre, tandis que la foule se séparait en deux pour le contourner. Les policiers ont ouvert des points d’entrée dans les barricades et se sont mis à courir après les manifestants. La situation a empiré. Les manifestants, maintenant cernés comme du bétail (nous allions tous le rester pour les prochaines quatre heures) ont soudainement réalisé que le défilé de la fierté avait était détourné. Il avait bifurqué sur une route latérale à deux pâtés de maisons au nord. Les manifestants savaient maintenant qu’ils avaient été trompés lorsqu’on leur avait dit de se tenir à cette intersection. Quelques minutes plus tard, le défilé est passé en parallèle à notre prison, deux grands îlots urbains à l’ouest et bien loin de tout danger potentiel. Tandis que les médias du monde entier filmaient les gens emprisonnés, quatre jeunes hommes à visage découvert, ont montré fièrement de grandes affiches présentant le triangle rose nazi comportant un nœud de pendu à l’intérieur. Le message était clair : mort aux homosexuels. Des néo-nazis et d’autres personnes avaient menacé d’attaquer et de blesser les participants du défilé. La police antiémeute s’était préparée à cette attaque. L’utilisation du triangle rose a démontré l’agenda des manifestants concernant les manifestants, leurs actions violentes ont prouvé leurs intentions. La présence des néo-nazis à ce défilé en particulier ne montre qu’une partie de leur haine; nous devons être vigilants, car ces gens ciblent tous les groupes qui ont été ciblés par Hitler et les Nazis, pas seulement les homosexuels. Policiers antiémeutes lors d’une manifestation contre la parade de la fierté gaie à Budapest, en Hongrie – Juin 2011Source : Autorisations accordées par l’auteur author Source : ILGA World www.ilga.org Réponses au quiz dans ACTION 3 : seuls les numéros 3, 8, 9 et 10 sont FAUX No 3 FAUX. No 8 FAUX. No 9 FAUX. No 10 FAUX. Tous les efforts ont été faits auprès des détenteurs de droits d’auteurs afin d’obtenir les droits de reproduction. L’éditeur s’excuse par avance de tout oubli ou omission et se fera un plaisir d’apporter les corrections qui s’imposent lors des réimpressions subséquentes et lors des mises à jour du site web. Outils éducatifsAutres chapitres sur les préjugés et la discrimination: |