Unité 1 : Droits de la personne
Chapitre 4 : L’expérience noire
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Outils éducatifsPosez-vous les questions suivantes :
Les thèmes abordés dans cette unité comprennent les origines et les injustices de l’esclavage au Canada, la migration des Noirs en Nouvelle-Écosse, le système de l’apartheid à l’Afrique du Sud et Mandela ainsi que la notion de liberté et d’autres principes fondamentaux. (Montrez une vidéo par Professeur Irwin Cotler au sujet de la lutte contre l’apartheid.) Ces sujets sont abordés à l’aide d’articles, de discussions, de questions, d’activités et des videos sur des noirs et leurs experiences dans notre culture. Jeune noir canadien parle du racismeVoici les faits :Le long héritage destructeur de l’esclavageC’est un fait historique que les Africains ont été réduits à l’esclavage, vendus et emmenés en Amérique du Nord, en Europe et dans les Caraïbes par l’entremise du commerce brutal des esclaves, de la traite négrière et de l’impérialisme. Voici une adaptation d’une citation du célèbre philosophe Jean-Jacques Rousseau « Les Africains sont nés libres et partout ils ont été mis dans les fers ». Cet asservissement a essentiellement exclu les esclaves africains de la communauté humaine. L’esclavage a coïncidé avec la montée de l’impérialisme européen; de nombreux empires européens, notamment l’Angleterre, la France, l’Espagne, les Pays-Bas et le Portugal ont participé à la traite des esclaves au sein de leur empire dans les années 1800. Le Danemark et la Suède avaient également des colonies et des esclaves, tandis que les Américains et les Brésiliens, ne possédaient pas de colonie, mais comptaient également une population importante d’esclaves africains. Ces empires ont participé aux pratiques abusives de l’esclavage dans les plantations, de l’esclavage selon le concept de l’esclave-chose, de l’esclavage domestique et de l’utilisation des ressources, des matières premières et du travail forcé non payé des Africains pour accroître le mieux-être économique de l’Europe et des Amériques. La traite des esclaves transatlantique par les Britanniques a été responsable d’environ vingt-cinq pour cent des personnes enlevées en Afrique par le biais de la captivité et du terrible « passage du milieu ». On estime que plus de douze millions d’esclaves africains ont été emmenés dans les Amériques par l’entremise de la traite des esclaves transatlantique. Pendant les années de la traite des esclaves, mes ancêtres ont été traités comme du bétail. Leur asservissement était physique, économique et mental. Ainsi, l’héritage de ces siècles d’esclavagisme fondé sur la race a encore aujourd’hui des conséquences importantes sur le continent africain, la diaspora africaine et les Canadiens de descendance africaine. Manifestations de racisme contre les gens d’origine africaine, destruction de la famille africaine, racialisation de la pauvreté, taux élevés de criminalité et d’incarcération dans le système pénal, « colorisme » et accès limité aux opportunités et à la pleine participation pour ceux qui manquent déjà de ressources : voilà certains effets en cascade de l’esclavage qui sapent le développement socio-économique et la vitalité des peuples africains. Les Africains sont, selon moi, aux prises avec le « syndrome affectif post-esclavagisme ». Ainsi, lorsque les sociétés affirment qu’elles n’ont qu’elles à blâmer pour leur sort, on oublie le contexte créé la dualité blanc-noir en lien avec les concepts de développement-sous-développement, profit-exploitation, initié-exclu et liberté-servitude. Et cet oubli perpétue la victimisation du peuple africain, à chaque génération et sur tous les continents. Le monde a célébré l’abolition de la traite des esclaves transatlantique par l’Angleterre, et l’Amérique a suivi en 1808, suivie par d’autres nations une décennie plus tard. Toutefois, l’abolition de la traite des esclaves n’a pas aboli l’esclavagisme, qui a continué dans les possessions britanniques jusqu’en 1833, jusqu’à la fin de la guerre de Sécession en 1865 aux États-Unis, et jusqu’en 1888 au Brésil. Le texte d’une résolution des Nations Unies publié à la fin de l’année 2006 reconnaît que « la traite des esclaves et l’esclavage font partie des pires violations des droits de la personne dans l’histoire humaine, compte tenu de leur échelle, de leur durée et de leurs effets persistants ». Il reconnaît également que l’esclavagisme est au cœur « d’une profonde inégalité sociale et économique, de la haine, du sectarisme, du racisme et des préjudices qui continuent d’affecter les personnes de descendance africaine aujourd’hui ». Au Canada, pendant la période du régime colonial français (1600 à 1760) et du régime colonial britannique (1760 à 1867), la traite des esclaves et l’esclavage étaient également présentent. Bien que le Canada ne puisse pas occulter cet aspect de son histoire, il peut, en reconnaissant les faits, démontrer son leadership en s’assurant que toute son histoire soit connue et en donnant le crédit à tous ceux qui ont contribué à construire le pays. En 1793, John Graves Simcoe, lieutenant-gouverneur du Haut-Canada, l’Ontario aujourd’hui, a tenté de faire adopter une loi abolissant l’esclavage dans cette province, mais les législateurs propriétaires d’esclaves se sont vigoureusement opposés à ses efforts. L’esclavagisme était si solidement ancré dans le Haut-Canada que même si la loi interdisait l’importation de nouveaux esclaves, les esclaves existants restaient en captivité. Par exemple, en 1806, le législateur d’York Peter Russell a publié dans la York Gazette la vente de son esclave Peggy et de son fils Jupiter. L’histoire est entièrement documentée dans le livre du Dr Afua Cooper La pendaison d’Angélique : l’histoire de l’esclavage au Canada et de l’incendie de Montréal. En 1803, William Osgoode, juge en chef du Bas-Canada, aujourd’hui le Québec, a jugé que « l’esclavage n’était pas compatible avec le droit britannique ». Même si le « jugement Osgoode » n’a pas immédiatement entraîné l’abolition de l’esclavage au Bas-Canada, il a interdit la traite des esclaves et l’introduction d’esclaves importés au Bas-Canada. Tout au long de la période malheureuse de l’esclavage, l’esprit de liberté tentait de l’emporter sur la captivité. Les chants de travail, le langage codé et les services religieux étaient tous des expressions de lutte, de résistante et de rédemption, tandis que les esclaves préparaient leurs plans de libération. Certains ont réussi, d’autres ont échoué. Les esclaves ont résisté à leur asservissement et ont combattu pour leur liberté. Nous devons célébrer ce volet de leur héritage héroïque. Source : Gary Pieters. Publié le samedi 24 mars 2007 Michael Williams, former Much Music VJ and radio Michael Williams, personnalité radiophonique et ancien VJ de Much Music, parle du Chemin de fer clandestinHarriet Tubman – abolitionniste et humaniste afro-américaine qui a contribué à libérer de nombreux esclaves grâce au chemin de fer clandestin et qui était surnommée « Moïse ». Crédit photo : Photo du domaine public Des faits sur l’esclavage
Crédit photo : Prison Culture ACTION 1PenserRelecture du poids de l’histoire, chez les personnes de descendance africaine
Source : Communiqué de presse du gouvernement de l’Ontario, Janvier 2002 Jean Augustine, première députée fédérale de race noire au CanadaChercherEn équipe de deux, choisissez l’un des événements ou l’une des dates dans la liste ci-dessus. Informez-vous sur cet événement en faisant des recherches à la bibliothèque ou sur Internet. Présentez vos constatations au reste de la classe. La Migration des Noirs en Nouvelle-Écosse – la Formation des communautés africaines de la Nouvelle-ÉcosseLes Loyalistes Noirs : 1783-1785Le plus important groupe d’ascendance africaine de la Nouvelle-Écosse est arrivé dans cette province durant les deux années qui ont suivi la fin de la Révolution américaine. C’étaient les Loyalistes noirs. Ces Noirs des colonies américaines avaient décidé de se ranger aux côtés des Britanniques pendant la guerre d’indépendance des États-Unis (la Révolution américaine de 1776) parce que les Britanniques leur offraient une protection, la liberté, une terre et des vivres en contrepartie de leur soutien. D’autres Noirs, dont les maîtres étaient des Loyalistes, arriveront en Nouvelle-Écosse vers les années 1780. Certains étaient des esclaves, d’autres des serviteurs liés par un contrat, bien qu’il n’y eût pas une grande différence entre ces deux catégories. Quand la guerre a pris fin en 1783, New York était le dernier port tenu par les Britanniques. Celui-ci est devenu le point d’embarquement pour des milliers de Loyalistes, noirs et blancs. Les officiels britanniques établirent une liste détaillée de tous les Noirs qui partaient. Cette liste, appelée « Le Livre des Nègres », spécifiait si la personne en question était un être libre, un esclave ou un serviteur assujetti à un contrat et si elle avait effectué son service militaire. Entre 3000 et 5000 Loyalistes noirs arrivèrent en Nouvelle-Écosse. Environ la moitié -1521 hommes, femmes et enfants- s’établirent à Birchtown (près de Shelburne), qui devint rapidement une ville et la plus grande colonie du monde habitée par des Noirs libres à l’extérieur de l’Afrique. Ces derniers reçurent un pourcentage des terres et des vivres disponibles, comme on leur avait promis, bien que les parcelles de terre qu’on leur concéda étaient loin d’être les meilleures. Celles-ci furent allouées aux Loyalistes blancs. Les autres quelque 1500 Noirs libres qui débarquèrent en Nouvelle-Écosse s’établirent ailleurs, y compris à Annapolis, Digby, Preston, Guysborough, Tracadie et Saint-Jean (qui devint le Nouveau-Brunswick). Les Loyalistes noirs ne reçurent pas toutes les rations ou les autres types d’assistance que les Britanniques leur avaient promis. Déçus par l’incapacité des Britanniques à honorer leurs promesses, particulièrement celles concernant l’octroi d’une terre et du statut d’égalité, beaucoup de Loyalistes noirs commencèrent à se demander si la Nouvelle-Écosse était bien l’endroit où ils voulaient être. Une nouvelle destination, située au-delà de l’océan, en Afrique, attirait un grand nombre d’entre eux. En 1792, de nombreux Loyalistes noirs quittèrent la Nouvelle-Écosse à destination de la Sierra Leone, mais beaucoup d’entre eux aussi restèrent et contribuèrent au développement de cette province. Les Loyalistes Noirs : 1783-1785 1783-1785Crédit : Le centre culturel des Noirs pour la Nouvelle-Écosseack Cultural Centre for Nova Scotia Les Marrons de Jamaïque : 1796-1800Tout comme la fin de la Révolution américaine amena les Loyalistes noirs en Nouvelle-Écosse, la fin de la nouvelle guerre qui suivit amena aussi un groupe différent de colons Noirs dans cette province. Ce deuxième groupe provenait de Trelawney, en Jamaïque, et était connu sous l’appellation de « Maroons de Trelawney », en référence à leur ville natale. En Jamaïque, les Marrons étaient un groupe déterminé de combattants de la liberté. Au début des années 1650, ils se sont engagés, de manière récurrente pendant presque un siècle et demi, dans une guerre contre l’administration britannique qui régentait l’île. On leur dénia l’indépendance nationale à laquelle ils aspiraient parce qu’en 1795 l’administration qui gouvernait la Jamaïque décida d’évincer les Marrons de l’île. Conséquence : à la fin juin de 1796, les Marrons (543 hommes, femmes et enfants) furent renvoyés à Halifax dans trois bateaux. Le Commandant en chef des Britanniques à Halifax était Edward Augustus, Duc de Kent (qui allait devenir plus tard le père de la Reine Victoria). Edward était impressionné par la fière allure et les aptitudes militaires des Marrons. Il était heureux de les voir se joindre aux unités militaires de la Nouvelle-Écosse et leur donna du travail dans des projets de construction, tels que la Citadelle d’Halifax et la Maison du Gouvernement (résidence du Lieutenant-Gouverneur). Le Lieutenant-Gouverneur, Sir John Wentworth, fut aussi impressionné par les Marrons. Il pensait qu’ils seraient de bons colons. Il choisit la région de Preston pour les y installer. Grâce à une importante subvention accordée par le gouvernement de la Jamaïque, des dispositions furent prises pour prodiguer des services scolaires et religieux limités à ces nouveaux colons. Cependant, les Marrons rejetèrent l’idée d’être sous-payés pour le travail physique qu’ils devaient accomplir. Les rares parmi eux qui devinrent des fermiers étaient des Chrétiens qui s’établirent à Boydville, dans la région de Sackville, où il y a toujours une Colline marron. Tout comme à peu près la moitié des Loyalistes noirs quelques années auparavant, la majorité des autres Marrons qui ne cultivaient pas leurs terres commencèrent à se demander si la Nouvelle-Écosse était un bon choix pour bâtir leur nouveau foyer. Bien que la majorité des Marrons quittèrent la Nouvelle-Écose, un petit nombre d’entre eux demeura dans cette province. Un recensement de la communauté noire de Tracadie, à Guysborough, effectué en 1817, révéla que plusieurs personnes habitant dans cette ville étaient des descendants des Marrons. Ces derniers ont laissé aussi des descendants dans la région de Preston du Comté d’Halifax. Les Réfugiés de la Guerre de 1812: 1812-1816Une troisième vague de migrants noirs arriva en Nouvelle-Écosse pendant et après la guerre de 1812. Encore une fois, ce flux migratoire avait un lien avec un conflit international. Tout comme ils l’avaient fait pendant la Révolution américaine, les Britanniques émirent de nouveau des proclamations afin d’attirer des Noirs des États-Unis pour les réinstaller dans les colonies britanniques de la Nouvelle-Écosse. Comme les Loyalistes qui les avaient précédés, un grand nombre de Noirs américains choisirent la liberté que la Nouvelle-Écosse leur offrait, ce qui allait leur permettre de s’affranchir de leur état de servitude aux États-Unis. En 1813-1814, environ 1200 réfugiés noirs originaires de la Baie de Chesapeake, dans la région de la Virginie et de la Géorgie, sont arrivés en Nouvelle-Écosse à bord de bateaux britanniques. 800 autres Noirs américains natifs du Sud sont arrivés en Nouvelle-Écosse à la fin de la guerre via les Bermudes. Des petits groupes de nouveaux migrants noirs américains continuèrent à débarquer dans la province jusqu’en 1816. Bien qu’il y eût à cette époque en Nouvelle-Écosse une pénurie de main-d’œuvre, les réfugiés noirs n’étaient pas bien accueillis par la population locale. Un certain nombre de ces réfugiés furent mis en quarantaine dans l’Île de Melville, près de Halifax, et l’Assemblée locale lança une pétition pour mettre fin à l’immigration des Noirs. Le Lieutenant Gouverneur Sir John Sherbrooke rejeta cette pétition. Près de 1000 réfugiés finirent par s’établir à Preston. D’autres territoires colonisés lors de la guerre de 1812 des Réfugiés furent les Plaines d’Upper Hammonds, Beech Hill (qui devint plus tard Beechville) at Campbell Road (qui devint plus tard Africville). Généralement, les nouveaux arrivants étaient discriminés au niveau de l’allocation des terres, des emplois et de la distribution des vivres. Leur situation s’empira à cause de « l’année sans été » qui fut suivie de « l’année des souris » – une destruction des récoltes causée par une infestation de rongeurs. Il y a eu aussi une récession économique à la fin de la guerre. 95 de ces 1000 réfugiés décidèrent de quitter la Nouvelle-Écosse pour émigrer à Trinidad. Les colons qui restèrent en Nouvelle-Écosse, et qui ont dû affronter de grands obstacles, tels que des sols stériles et la propagation du racisme à leur encontre, non seulement ont survécu, mais ont aussi prospéré. Leur langue et certaines de leurs traditions et coutumes religieuses font jusqu’à ce jour partie intégrante de la communauté africaine de la Nouvelle-Écosse. Les Réfugiés de la Guerre de 1812: 1812-1816Bedford Basin près d’Halifax (la Nouvelle-Écosse) par Robert Petley 1835 Crédit : Les archives nationale du Canada Les migrants caribéens : 1920Une quatrième vague d’immigration de Noirs en Nouvelle-Écosse – plus spécifiquement dans l’industriel Cap Breton – débuta au commencement du 20ème siècle. Celle-ci arriva en deux flux séparés. Un provenant de l’Alabama et un autre des Caraïbes, surtout de la Barbade. Ces groupes de nouveaux immigrants n’étaient pas en quête de liberté mais voulaient surtout trouver des emplois bien rémunérés dans les nouvelles industries de l’acier et du charbon alors en plein essor. Le groupe originaire de l’Alabama a été surtout embauché par l’usine d’acier Sydney Steel pour venir travailler en cette période de boom économique que la ville connaissait grâce notamment à la mise en opération d’un nouveau haut fourneau. À cette époque, les Noirs qui travaillaient dans l’industrie de l’acier aux États-Unis étaient considérés parmi les meilleurs travailleurs. On ne sait pas exactement combien d’hommes arrivés de l’Alabama en 1901 furent recrutés quand l’usine de Sydney commença à opérer, mais ils étaient plusieurs centaines. Plusieurs d’entre eux étaient accompagnés de leurs épouses et leurs enfants. Les nouveaux venus s’établirent surtout dans la région de Whitney Pier au Cap Breton et s’assurèrent d’avoir une église et que leurs enfants reçoivent une éducation. En dépit des promesses qui leur furent faites au début, la communauté relocalisée d’Alabama ne se sentit pas pleinement acceptée par la population locale du Cap Breton. En 1904, les conflits de travail, les préjugés dont ils étaient victimes et les promesses non tenues convainquirent presque la majorité de ces migrants de retourner aux États-Unis. Un bon nombre partirent et un petit nombre resta, trouvant de nouvelles voies pour gagner leur vie dans la grande région de Sydney. Au cours de la décennie qui a suivi, plusieurs petits groupes de Noirs originaires des Caraïbes débarquèrent au Cap Breton. Ils s’installèrent au Nord dans l’espoir de trouver de bonnes opportunités d’emplois. Un grand nombre d’entre eux finirent par travailler dans les industries de l’acier et du charbon. Whitney Pear est une des régions où ils s’établirent. Par ailleurs, d’autres communautés furent aussi créées dans cette région. Les croyances et les us et coutumes apportés par ces nouveaux immigrants des Caraïbes conférèrent une nouvelle et vibrante dimension à la vie à Cap Breton. Les migrants caribéens : 1920Crédit : Le centre culturel des Noirs pour la Nouvelle-Écosse Les Communautés noires historiques et les Routes migratoiresLes communautés noires historiques de la Nouvelle-Écosse sont uniques et vibrantes. Cette carte montre les routes migratoires et les premières communautés noires de la Nouvelle-Écosse. La Nouvelle-Écosse, lieu de naissance des communautés noires du Canada, est le foyer de quelque 20 000 résidants d’ascendance africaine. Les traces de leur présence remontent aux années 1600, et on a établi historiquement qu’ils étaient présents lors de la fondation de la capitale de la province en 1749. Des vagues d’immigrants sont venues aux Maritimes en tant qu’esclaves pour travailler dans les plantations “New England Planters” durant les années 1760 : les Loyalistes noirs entre 1782 et 1784, les Marrons jamaïcains qui s’exilèrent de leur terre natale en 1796, les réfugiés noirs de la guerre de 1812 et les immigrants caribéens qui s’établirent au Cap Breton dans les années 1890. Des personnes d’ascendance africaine continuent à s’enraciner en Nouvelle-Écosse et à façonner une identité culturelle unique qui ne cesse d’évoluer. Text adapted from Cultural Assets of Nova Scotia: African Nova Scotian Tourism Guide. Les Communautés noires historiques et les Routes migratoiresRedresser des tortsLe gouvernement de la Nouvelle Écosse va aider les Noirs néo-écossais à réclamer leurs terres. En 2022, le premier ministre Justin Trudeau a présenté ses excuses aux soldats noirs de la Première Guerre mondiale et à leurs familles pour le racisme et la discrimination auxquels ils ont été confrontés. Dr. Martin Luther King, Jr.Dr. Martin Luther King, Jr.Crédit photo : NASA/Wikimedia Commons Dr. Martin Luther King Jr. a dirigé le Mouvement des droits civiques de décembre 1955 au 4 avril 1968. Son combat incessant en faveur de l’égalité des droits pour les Afro-Américains a permis au mouvement de réaliser plus de progrès en faveur de l’égalité raciale que durant les 350 années précédentes. Le Dr. King est largement considéré comme le promoteur par excellence de la non-violence aux États-Unis et comme l’une des figures de proue de la non-violence dans l’histoire de l’humanité. En 1964, il devient lauréat du prix Nobel de la paix pour sa lutte non-violente contre la ségrégation raciale en Amérique. La Journée Martin Luther King Jr. est un jour férié, aux États-Unis et au Canada afin de souligner la date de sa naissance. Sa mémoire est célébrée chaque année le troisième lundi du mois de janvier, autour du 15 janvier, date d’anniversaire du révérend. Apartheid et un vrai héro, Nelson MandelaNelson MandelaDéfinitionsApartheid: Le gouvernement a imposé une politique de ségrégation des blancs et des non-blancs en République d’Afrique du Sud de 1948 à 1994. Le Parti national était dominé par les Afrikaners qui appliquaient une législation visant à restreindre les droits, les mouvements et les associations de la population noire majoritaire. Le mot vient de l’afrikaans et signifie « l’état d’être séparé ». Le système d’apartheid a été l’aboutissement institutionnel d’une politique et d’une pratique mise en place par le Parti National. Au moment de son introduction, le système se nourrissait d’une pseudo supériorité raciale autant que par la peur d’être une minorité blanche au sein d’une majorité noire. L’Église réformée hollandaise d’Afrique du Sud établie en 1652 a commandé plusieurs études pour légitimer l’apartheid d’un point de vue religieux et a grandement soutenu ce système de ségrégation. Source : http://www.britannica.com/EBchecked/topic/174603/Dutch-Reformed-Church Professor Irwin CotlerAncien ministre de la Justice et Procureur général du Canada – Entrevue sur l’apartheid et Nelson Mandela Voici les faits :Lois de l’apartheidLes non-Blancs (Noirs africains, Indiens, métis du Cap, personnes de couleurs et tous ceux de descendance non caucasienne) devaient suivre les règles suivantes sous peine d’arrestation. La loi de 1953 sur les commodités publiques (ségrégation dans tous les lieux publics : toilettes, bancs, fontaines…) interdisait aux non-Blancs de :
Calendrier de certaines des lois qui ont défini le régime d’apartheid :Élection du Parti National, 1948 Loi sur la Classification de la Population, 1950 Loi sur le laissez-passer, 1950 Loi d’habitation séparée, 1950 Loi de suppression du communisme, 1950 (anciennement loi sur les organisations illégales) Loi d’éducation Bantoue, 1953 Loi sur la promotion de gouvernements noirs autonomes, 1959 Lois sur les publications, 1978 Loi de la police, 1979 En 1993, le régime d’apartheid est formellement aboli suite à des négociations débutées en 1990. Pour des images et des informations additionnelles : http://www.huffingtonpost.com/2013/12/05/apartheid-history-timeline-nelson-mandela-death-dies-dead_n_3424291.html Censure gouvernementaleDans le but de promouvoir l’apartheid et essentiellement couper l’Afrique du Sud des sources d’information étrangères, une censure extrêmement rigide a été mise en place visant les films, les livres, les magazines, la radio et les programmes de télévision. La télévision sud-africaine n’a commencé à diffuser à l’échelle nationale qu’à compter de 1976 tout en restant sévèrement contrôlée afin d’éviter de montrer comment les peuples et les communautés noires vivaient dans les autres pays. (En comparaison, la télévision a été introduite au Canada en 1952). Ce nouveau médium était perçu comme « une boite diabolique disséminant le communisme et l’immoralité » . Même pour les Blancs, il n’existait pas de liberté d’opinion ou de liberté de la presse. Toute opposition au gouvernement était à haut risque. À titre d’illustration, une personne blanche se rendant dans un lieu désigné « non-Blancs seulement » enfreignait automatiquement les lois de l’apartheid et voyait son geste considéré comme une forme de protestation et un acte communiste. Les regroupements étaient surveillés. L’Afrique du Sud était un état policier pour tous les Sud-Africains. Il n’existait pas de procès équitable ou de « présomption d’innocence » jusqu’à preuve du contraire » si le suspect était un Noir ou un protestataire Blanc. Source : http://www.sahistory.org.za/article/apartheid-and-reactions-it Chronologie de l’opposition à l’apartheid :
Nelson Mandela (Madiba) – Biographiendela (Madiba) – BiographyNelson Rolihlahla Mandela est né dans un petit village pauvre d’Afrique du Sud le 11 juillet 1918. À l’âge de 9 ans, Mandela est adopté par l’ami de son père, un chef tribal prospère, capable de lui offrir de meilleures conditions de vie et les clefs d’une bonne éducation. Son apprentissage de l’histoire de l’Afrique et le combat mené par ses ancêtres contre la discrimination le convainquent d’aider ses compatriotes. Plus encore, Mandela étudiera le droit et ouvrira le premier cabinet noir à Johannesburg. En rejoignant le Congrès national africain, Mandela participera à la lutte pour l’égalité raciale avec d’autres compagnons de combat. Mandela contre l’apartheidEn réponse à l’établissement du régime de l’apartheid en 1948, Mandela sillonnera l’Afrique du Sud, implorant son peuple de participer à des manifestations non violentes. Mandela sera ultimement condamné à la prison à vie pour avoir organisé ces activités. Durant son procès, il déclarera avec fougue : « J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique où toutes les personnes vivraient ensemble en harmonie, en bénéficiant des mêmes opportunités. C’est un idéal pour lequel j’entends consacrer ma vie. Mais ultimement, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir » . Mandela a été prisonnier politique durant 27 ans, dont 18 années passées dans le pénitencier de Robben Island. Premier président noirUne journée marquante dans l’histoire des droits de l’Homme restera le 11 février 1990, quand Mandela sera libéré de prison par le président sud-africain F.W.de Klerk. De concert, les deux collaboreront avec succès afin de démanteler le régime d’apartheid. Mandela et de Klerk obtiendront 3 ans plus tard, le Prix Nobel de la paix. En 1994, les Sud-Africains participeront à leur première élection démocratique durant laquelle les non-Blancs auront le privilège de voter pour leur nouveau président, Nelson Mandela. Durant sa présidence, la population noire connaitra une nette amélioration de ses conditions en matière de logement, d’éducation et de niveau de vie, (quoiqu’il reste encore beaucoup à accomplir). En 1999, Mandela démissionnera pour mieux se consacrer à la création du Fond Nelson Mandela pour les enfants. La mission de ce fonds est d’aider les enfants sud-africains vivant dans la pauvreté et qui, selon Mandela, « représentent la richesse de ce pays » . L’héritage de MandelaMandela a été nommé Compagnon de l’ordre du Canada en septembre 1998. Il est également la première personne vivante à devenir Citoyen Honoraire du Canada. En 2007, Mandela fonde les « Elders » , une organisation regroupant des leaders internationaux engagés à promouvoir les droits de la personne et la paix mondiale. En 2009, le 18 juillet, date de naissance de Nelson Mandela, est déclaré « Journée Mandela » pour honorer son héritage et promouvoir la paix dans le monde. Le 5 décembre 2013, Nelson Mandela s’éteint paisiblement, dans sa résidence de Johannesburg. Une phrase écrite voilà 2200 ans par le poète Saint Thiruvalluvar décrit parfaitement le mantra personnel de Mandela : « À ceux qui vous font du mal, la meilleure punition consiste à leur faire du bien » . Lire encore plus de la vie de Mandela et regarder le video: https://www.youtube.com/watch?v=NAeMe4X3n58 ACTION 2La révolte de Soweto – 16 juin 1976Une confrontation entre les étudiants et la police durant laquelle 700 étudiants seront tués. Crédit Photo : AZAP Archive Manifestations pacifiques versus mouvements violents :La révolte de Soweto: le 16 juin 1976, la police charge violemment les milliers d’étudiants qui protestent contre la décision du gouvernement d’imposer l’afrikaans, la langue des Boers qui ont instauré l’apartheid depuis 1948, pour l’enseignement de certaines matières (la géographie, les mathématiques, l’histoire). L’émeute gagne Soweto puis s’étend très vite, à quasiment l’ensemble du pays. Bien que le décompte officiel du gouvernement fasse état de 176 morts, durant les émeutes de Soweto, d’autres estimations évaluent le nombre de pertes entre 600 et 700 personnes. Les images de brutalité policière contre des manifestations pacifiques étudiantes provoqueront la colère de l’opinion publique internationale. FaireÉcoutez « Soweto Blues » , une chanson contestataire écrite et enregistrée en 1976 par Hugh Masakela et qui fait référence à la Écoutez « Soweto Blues » , une chanson contestataire écrite et enregistrée en 1976 par Hugh Masakela et qui fait référence à la protestation étudiante. Lisez les paroles (traduites du Xhosa en anglais). Pièce musicale interprétée par Miriam Makeba, l’ex-femme de Masakela. https://www.youtube.com/watch?v=gj1Lug-U38I FaireEn groupes, créer un calendrier qui fusionnerait deux calendriers. Liez chaque action avec son action contraire. Qualifiez les actions des deux côtés de violentes ou non violentes. Attachez 10 photos, ou dessinez des images (à partir de vos recherches) afin de montrer à quoi l’événement ressemblait. DiscuterPensez-vous que des manifestations pacifiques auraient pu, à elles seules, mettre fin à l’apartheid? Qu’est ce qui a été le plus efficace pour mettre fin à l’apartheid? Considérant combien le gouvernement sud-africain était violent envers les Noirs, croyez-vous que l’usage de la violence pour lutter contre la violence se serait révélée plus efficace pour mettre fin, plus tôt, à l’apartheid? Nelson Mandela n’a jamais détesté ses oppresseurs. Comment, selon vous, a-t-il pu conserver une telle attitude empreinte de mansuétude alors qu’il a été injustement emprisonné pendant 27 ans? ACTION 3FaireA. Choisir 10 actions déterminantes du calendrier que vous venez de créer. B. Choisir un essai des deux ci-dessous :
Source : https://www.biography.com/people/nelson-mandela-9397017 Source : http://mybroadband.co.za/nephp/5299.html Tous les efforts ont été faits auprès des détenteurs de droits d’auteurs afin d’obtenir les droits de reproduction. L’éditeur s’excuse par avance de tout oubli ou omission et se fera un plaisir d’apporter les corrections qui s’imposent lors des réimpressions subséquentes et lors des mises à jour du site web. Outils éducatifsAutres chapitres sur les droits de la personne : |
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